Essentiels sur le climat

Changement climatique et émissions de gaz à effet de serre

L’évolution de l’empreinte carbone de la demande finale intérieure de la France de 1995 à 2015

En 2015, le niveau total de l’empreinte (678 Mt de CO2e) est supérieur de 11,4 % à celui de 1995 (425 Mt CO2e). Les émissions liées aux importations ont augmenté de 87 % sur cette même période. Contrairement à l’empreinte carbone, les émissions de GES (CO2, CH4 et N2O) sur le territoire métropolitain ont diminué de 19,5 % sur cette même période.

Cependant, compte tenu de l’accroissement de la population (+ 7 millions sur la période 1995-2015), l’empreinte carbone par personne de l’année 2015 est identique à celle de 1995, soit 10,5 tonnes de CO2e / an. Rapportée au nombre d’habitants, l’empreinte décroît depuis 2005, après une tendance à la hausse, alors que la baisse des émissions territoriales est continue depuis 1995 (- 27,8 % entre 1995 et 2015).

L’empreinte carbone présente un niveau largement supérieur à aux émissions de gaz à effet de serre sur le territoire national issues de l’inventaire national (+ 59 % en 2015).

La répartition des 3 GES qui compose l’empreinte, en 2012, est la suivante : 75 % de CO2, 19 % de CH4 et 6 % de N2O. Comparé à l’inventaire national, le CH4 est proportionnellement plus présent (19 % contre 13 %) notamment en raison des émissions liées à la production des produits énergétiques (extraction de charbon en particulier) dans les pays exportateurs. L’importation directe de ces produits énergétiques ainsi que l’importation de biens ou services élaborés grâce à ces produits énergétiques concourent à cette part de CH4 dans l’empreinte carbone.

Graphique : Évolutions comparées de l'empreinte carbone et des émissions sur le territoire

L'accroissement de la demande finale intérieure (c’est-à-dire hors exportations) est un des facteurs déterminants de l'augmentation de l'empreinte carbone de la France. En outre, une part croissante de cette demande est satisfaite à l'aide d'importations, à la fois directement par l’importation de produits finis et indirectement par l’importation de matières premières et de produits semi-finis qui sont utilisés par des entreprises situées en France. Les émissions de la composante extérieure liées aux importations représentent près de la moitié de l’empreinte carbone de la France.

Graphique : Évolution des composantes intérieures et extérieures de l'empreinte carbone de la demande finale intérieure en France

Méthodologie

Le SDES estime l’empreinte carbone des Français à l’aide d’une méthode de calcul macroéconomique de type input-output. Celle-ci s’appuie sur la combinaison des tableaux entrées-sorties (TES) de la comptabilité nationale avec des comptes physiques d’émissions atmosphériques ventilés par branches économiques (Namea-air). L’estimation du contenu carbone des importations est effectuée à partir d’informations statistiques (TES et émissions par branches économiques) qui tiennent compte de l’origine (pays ou groupes de pays) des importations françaises, sans pour autant utiliser un modèle multirégional bouclé à l’échelle mondiale qui permettrait de tenir compte de l'origine des propres importations des pays dont on importe. Cette méthode a été utilisée pour le calcul des années allant de 1995 à 2012.

À défaut de disposer de l’ensemble des statistiques nécessaires, une estimation provisoire a été calculée pour les années 2013 à 2016 à partir d’une méthode moins détaillée. Les estimations des années 2013 à 2015 s’appuient sur des statistiques d’importations/exportations par produits, sur l’évolution de la demande finale et sur les inventaires territoriaux d’émissions de GES. Les émissions des ménages et des entreprises résidant en France résultent des comptes Namea-air ou sont déduits à partir des inventaires nationaux.

 

Sites internet

 Bibliographie

Mis à jour le 24/08/2017