En 2009, la consommation finale énergétique de l’industrie (secteur de la construction ici inclus) est de 32,7 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), soit 21 % de l’énergie finale totale consommée en France. Ce chiffre exclut les 12,1 Mtep de combustibles fossiles utilisées à des fins non énergétiques par certains secteurs en 2009, comme la chimie (fabrication des plastiques, des engrais).
L’industrie consomme moins d’énergie que le résidentiel-tertiaire (68,9 Mtep en 2009) ou les transports (49,7 Mtep en 2009).
Alors
que la consommation de l'industrie a progressivement diminué depuis
1973 - notamment avec la tertiarisation de l’économie -, à l’inverse
celles des transports, du résidentiel-tertiaire et de l’agriculture
n’ont cessé d’augmenter. Celle du secteur des transports a
pratiquement doublé.
La consommation finale énergétique de la
France a augmenté de 20,8 % entre 1973 et 2008 tandis que celle de
l’industrie a diminué de 21,7 % sur cette même période. Entre 2008 et
2009, cette consommation a encore baissé de 12,9 % pour l’industrie et
de 3,7 % au total. Les conséquences de la crise économique et la
récession en France expliquent en partie ces baisses.
Globalement,
entre 2002 et 2008, la consommation totale énergétique française semble
s’être stabilisée (+ 0,6 %) et celle de l’industrie a légèrement baissé
de (- 2 %).
En 2009, l’industrie consomme en majorité du gaz à hauteur de 32,5 % et de l’électricité (30,8 %), puis du pétrole (16,6 %) et des combustibles solides (13,8 %).
L’évolution des consommations depuis 1980 montre une augmentation régulière de l’utilisation du gaz (+ 59 %) et de l’électricité (+ 23 %), en remplacement du pétrole (- 71 %) et des combustibles solides (- 55 %). La part des énergies renouvelables a augmenté progressivement depuis 2000 pour atteindre 6,4 % de l’énergie finale consommée en 2009 (+ 56 % par rapport à 1980). Ces évolutions ont permis la réduction du contenu carbone de la consommation énergétique de l’industrie, du fait du développement de l'électronucléaire et du plus faible contenu carbone du gaz. En effet, à énergie fournie égale, la combustion du gaz rejette moins de CO2 que celle du pétrole et du charbon.
L’enquête annuelle sur les consommations d’énergie de l’industrie (EACEI) permet de détailler le poids des différents secteurs d’activité dans la consommation totale en énergie brute de cette branche (hors production et distribution d’énergie et d’eau et hors secteur de gestion des déchets). Les secteurs les plus consommateurs de cette énergie brute sont les industries chimiques (27 %), la sidérurgie (16,3 %), l’agro-alimentaire (14,2 %), et l’industrie du papier et du carton (9,9 %). Ces secteurs ont donc consommé à eux seuls les deux tiers de l’énergie brute totale utilisée par l’industrie en 2009.
Consommation brute d'énergie par secteur (NCE) de l'industrie (1)
Secteur NCE * | Consommation en ktep | Part en 2009 | Variation 1996-2009 (en %) | Variation 2008-2009 (en %) | |||
1996 | 2000 | 2008 | 2009 | ||||
Industries chimiques (2) | 9 756 | 10 005 | 10 883 | 9 350 | 26,96 | - 4,2 | -14,1 |
Sidérurgie | 6 920 | 7 887 | 7 248 | 5 651 | 16,29 | -18,3 | -22,0 |
Agroalimentaire | 4 800 | 5 125 | 5 166 | 4 930 | 14,22 | 2,7 | - 4,6 |
Industrie du papier et du carton | 2 748 | 2829 | 3 914 | 3 425 | 9,88 | 24,6 | -12,5 |
Production de minéraux divers, fabrication de plâtres, produits en plâtre, chaux et ciments (3) | 2 073 | 1 910 | 2 460 | 2 165 | 6,24 | 4,4 | -12,0 |
Fonderie et travail des métaux | 1 935 | 1 675 | 1 937 | 1 516 | 4,37 | - 21,7 | - 21,7 |
Industrie du verre | 1 356 | 1 421 | 1 314 | 1 203 | 3,47 | - 11,3 | - 8,4 |
Production d'autres matériaux de construction et de céramique | 1 008 | 892 | 1 270 | 1 051 | 3,03 | 4,3 | - 17,2 |
Métallurgie de 1ère transformation des métaux non ferreux | 1 440 | 1 507 | 1 218 | 1 015 | 2,93 | - 29,5 | - 16,7 |
Industries diverses | 762 | 578 | 968 | 894 | 2,58 | 17,3 | - 7,6 |
Construction de véhicules automobiles et d'autres matériels | 1 121 | 1 119 | 970 | 833 | 2,40 | - 25,7 | -14,1 |
Transformation des matières plastiques | 596 | 509 | 784 | 673 | 1,94 | 12,9 | -14,2 |
Construction électrique et électronique | 868 | 791 | 752 | 612 | 1,76 | - 29,5 | - 18,6 |
Construction mécanique | 581 | 436 | 546 | 412 | 1,19 | - 29,1 | - 24,5 |
Industrie textile, du cuir et de l'habillement | 987 | 545 | 412 | 336 | 0,97 | - 66,0 | -18,4 |
Construction. navale et aéronautique, armement | 320 | 296 | 346 | 315 | 0,91 | - 1,6 | - 9,0 |
Industrie du caoutchouc | 426 | 459 | 387 | 300 | 0,87 | - 29,6 | - 22,5 |
Total industrie | 37 697 | 37 986 | 40 575 | 34 681 | 100,00 | - 8,0 | - 14,5 |
Note : Dom inclus, * NCE : nomenclature d’activités économiques pour l’étude des livraisons et consommations d’énergie.
(1)
secteurs de la production et de la distribution d’énergie et d’eau et
de gestion des déchets exclus ; (2) : Fabrication de matières plastiques
et de caoutchouc synthétique, parachimie et industrie pharmaceutique,
fabrication d'engrais, autres industries de la chimie minérale et de la
chimie organique de base ; (3) résultats des secteurs de la production
de minéraux divers et de la fabrication de plâtres, de chaux et de
ciments regroupés, car couverts individuellement par le secret
statistique.
Source : Insee et Agreste, EACEI (Enquête annuelle sur les consommations d’énergie de l’industrie), 2010.
Définitions : Énergie primaire : Énergie contenue dans les produits énergétiques tirés de la nature. Elle est utilisée telle quelle par l’utilisateur final, ou transformée par la branche Energie en une autre forme d’énergie (l’électricité, par exemple) qui sera employée par l’utilisateur final, ou consommée dans le processus de transformation ou d’acheminement vers l’utilisateur. L’utilisation finale peut être à des fins non énergétiques, comme la fabrication de plastique à partir de pétrole.Consommation finale énergétique: elle représente l’énergie utilisée par les utilisateurs finaux, c'est-à-dire l’industrie, l’agriculture, le résidentiel-tertiaire et les transports. Elle correspond à l’énergie primaire disponible moins les pertes, la consommation de la branche énergie et les usages non énergétiques.Consommation finale corrigée du climat (corrigée des variations du climat) : Évaluation théorique de ce qu’aurait été la consommation finale si les températures avaient été "normales", ce qui permet de faire des comparaisons inter-annuelles et de distinguer ce qui relève du comportement des consommateurs plutôt que du climat.Consommation brute d’énergie : consommation totale de combustibles, achats de vapeur et d’électricité et consommation d’électricité autoproduite.Consommation nette d’énergie : consommation brute diminuée des ventes de vapeur produite par les établissements et de la part de combustibles utilisés par l’autoproduction d’électricité thermique. |
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Voir aussi :
- Sur ce site : Thème Énergies-Climat
- www.insee.fr (Statistiques et études économiques sur l’industrie hors IAA à partir de l’année 2008)
Rubrique > Thèmes > Industrie-IAA-construction > Industrie - www.agreste.agriculture.gouv.fr (Statistiques sur les IAA)
Rubrique > Enquêtes > Industries agroalimentaires > Consommation d’énergie dans les IAA et les scieries
Mis à jour le 23/11/2011