Les NOx regroupent le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2). Les émissions de NOx, principalement issues du secteur des transports, ont baissé de 49 % depuis 2000. Sur la même période, les concentrations en NO2 dans l’air ont également diminué, mais dans une proportion plus faible. Les normes de qualité de l’air pour la protection de la santé à long terme ne sont pas respectées en 2016 sur 7,5 % des stations de mesure, en totalité situées à proximité du trafic routier. Néanmoins, ce pourcentage a baissé depuis 2000 dans les agglomérations de plus de 50 000 habitants. Aucun épisode de pollution au NO2 d’ampleur nationale n’est mesuré en 2016.
L’évolution des concentrations de NO2
La moyenne annuelle des concentrations en NO2 a diminué de façon progressive depuis 2000 pour tous les types de stations confondus (fond urbain, fond rural, à proximité d’industries et à proximité du trafic routier), avec une année 2003 atypique.
En 2016, la moyenne annuelle en fond urbain est de 19 µg/m3 contre 39 µg/m3 à proximité du trafic routier. À proximité du trafic routier, les concentrations moyennes annuelles sont 2 fois plus élevées qu’en fond urbain.
Les concentrations de NO2 en 2016
Le NO2 étant émis principalement par le trafic routier et les activités industrielles, les concentrations les plus fortes sont localisées sur les zones urbanisées comme Paris, Lyon et la région marseillaise. Des concentrations assez importantes sont également présentes autour des grands axes routiers comme dans la vallée du Rhône. En 2016, les concentrations moyennes annuelles de fond les plus fortes sont localisées en Île-de-France ; elles restent cependant juste en dessous de la norme annuelle pour la protection de la santé à long terme.
Des cartes à l’échelle urbaine représentant les situations d’exposition au trafic routier sont réalisées par les Aasqa dans les grandes agglomérations, telles que Montpellier. Ainsi, des dépassements non mis en évidence au niveau national sont détectés sur les principaux axes routiers de l’agglomération montpelliéraine.
Les
températures froides et les faibles épaisseurs hivernales de la couche
limite atmosphérique (couche de l’atmosphère en contact direct avec la
surface terrestre et dont l’épaisseur varie entre une centaine de mètres
et quelques kilomètres) sont principalement responsables des
différences saisonnières sur les concentrations en NO2. Les
conditions hivernales favorisent en effet l’accumulation des polluants à
proximité du sol, notamment lors des situations anticycloniques
persistantes. L’été, la dispersion verticale est plus importante,
permettant une dilution du NO2 plus efficace dans la basse
couche de l’atmosphère, améliorant ainsi la qualité de l’air dans les
villes. Néanmoins, la répartition géographique des sources ne varie que
très peu, et les zones les plus affectées demeurent les mêmes d’une
saison à l’autre.
La situation 2016 au regard de la réglementation
En 2016, la norme annuelle pour la protection de la santé à long terme n’est pas respectée sur 7,5 % des stations de mesure, toutes situées à proximité du trafic routier et quasi exclusivement dans des agglomérations de plus de 50 000 habitants. 16 agglomérations sont concernées sur les 182 qui font l’objet de mesures en 2016 : Chamonix-Mont-Blanc, Clermont-Ferrand, Fort-de-France, Grenoble, Lyon, Marseille - Aix-en-Provence, Montpellier, Nice, Nîmes, Paris, Reims, Strasbourg, Toulon, Toulouse, Valence et Vienne.
La norme horaire pour la protection de la santé à long terme n’est également pas respectée sur trois sites localisés à proximité du trafic routier dans les agglomérations de Chamonix-Mont-Blanc et Paris.
En ce qui concerne les concentrations de NOx, aucun dépassement de la norme pour la protection de la végétation, fixée à 30 µg/m3 en moyenne annuelle, n’est observé en site de fond rural.
Sur la période 2000-2016, le pourcentage de stations de mesure ne respectant pas la norme annuelle en NO2 pour la protection de la santé à long terme a baissé dans les agglomérations de 50 000 à 250 000 habitants (- 54 %) et dans celles de plus de 250 000 habitants (- 48 %). En 2016, ces pourcentages sont respectivement de 3,1 et 16 %. Les stations concernées sont toutes situées à proximité du trafic routier.
L’évolution des émissions de NOx
Les NOx sont essentiellement émis par des processus de combustion. En 2016, les sources principales sont les transports (62 %) puis l’industrie (18 %). Les émissions de NOx ont diminué de près de moitié sur la période 2000-2016, grâce aux progrès réalisés dans tous les secteurs excepté le résidentiel/tertiaire. Pour le secteur des transports routiers, les améliorations observées s’expliquent par le renouvellement du parc de véhicules, par l’équipement progressif des véhicules particuliers en pots catalytiques depuis 1993 et par le développement d’autres technologies de réduction des émissions. Ces différentes avancées ont permis de contrebalancer l’intensification du trafic et l’accroissement du parc. La baisse des émissions du secteur des transports est à mettre en parallèle de la mise en place de normes européennes d’émissions sur les véhicules.
Les effets sanitaires et environnementaux des NOx
Les NOx participent à la formation de l’ozone sous l’effet du rayonnement solaire et contribuent à la formation des particules de diamètre inférieur à 10 µm et inférieur à 2,5 µm. Ils concourent également au phénomène des pluies acides ainsi qu’à l’eutrophisation des eaux. L’eutrophisation correspond à l’enrichissement excessif des cours d'eau et des plans d'eau en éléments nutritifs, essentiellement le phosphore et l'azote, qui constituent un véritable engrais pour les plantes aquatiques. Elle se manifeste par la prolifération excessive des végétaux dont la décomposition provoque une diminution notable de la teneur en oxygène. Parmi les NOx, le NO2 est la substance la plus nocive pour la santé humaine et ses niveaux sont réglementés dans l’air ambiant. Le NO2 est une substance fortement irritante des voies respiratoires. Les personnes atteintes de maladies respiratoires, les enfants et les adultes de plus de 65 ans semblent y être plus sensibles.
Voir aussi :
- Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique) - Données officielles des inventaires d’émissions en France.
- LCSQA (Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air)
- Décision de la Commission européenne - Décision de la commission du 22 février 2013 relative à la notification par la République française du report du délai prévu pour respecter les valeurs limites fixées pour le NO2 dans 24 zones de qualité de l'air.
- Ministère chargé de l'Ecologie - Rubrique "Politiques publiques" > "Air" > "Air extérieur"