Essentiels sur l'environnement

Environnement

La pollution de l’air par les métaux lourds

Les émissions de cadmium (Cd), de nickel (Ni) et de mercure (Hg) proviennent majoritairement de l’industrie ; elles ont baissé depuis 2000. Celles de plomb (Pb), issues des transports et de l’industrie pour l’essentiel, ont également diminué. Il en est de même pour celles d’Arsenic (As), polluant majoritairement émis par l’industrie, les transports et le résidentiel. En 2017, les concentrations en Pb sont faibles et respectent la réglementation. Celles en As, Cd et Ni sont également inférieures aux normes de qualité de l’air pour la protection de la santé, hormis sur deux site pour le Ni.

Les concentrations en métaux lourds en 2017 et situation au regard de la réglementation

Les concentrations dans l’air en As, Cd, Hg et Ni sont réglementées par la directive 2004/107/CE du 15 décembre 2004. Cette dernière fixe des méthodes et des critères communs pour l'évaluation des concentrations en Hg dans l’air ambiant ainsi que dans les dépôts. Aucun seuil pour la protection de la santé humaine n’est en revanche défini pour ce métal.

En 2017, le suivi de l’As, du Cd et du Ni est réalisé sur une quarantaine de sites. Les normes de qualité de l’air fixées pour la protection de la santé pour l’As et le Cd sont respectées sur l’ensemble des points de mesure alors que pour le Ni, deux points de mesure situés à proximité d’industries enregistrent  une concentration supérieure à la norme de qualité de l’air pour la protection de la santé (Isbergues dans le Pas-de-Calais avec une concentration de 34,77 ng/m3, et Grande-Synthe dans le Nord avec une concentration de 26,79  ng/m3).

En 2017, les concentrations annuelles moyennes s’établissent de la manière suivante :
- pour l’As, elles sont comprises entre 1,1 et 6 ng/m3 pour 8,5 % des stations de mesure et sont inférieures ou égales à 1 ng/m3 pour les 91,5 % restantes ;
- sur 2,1 % des points de mesure, les concentrations en Cd sont comprises entre 1,1 et 5 ng/m3. Sur les autres sites de mesure, elles sont inférieures ou égales à 1 ng/m3 ;
- pour le Ni, deux sites mesurent une teneur annuelle supérieure à 20 ng/m3, deux une concentration comprise entre 11 et 20 ng/m3, 38 % des sites une teneur comprise entre 1,1 et 10 ng/m3 et 38 % des sites une teneur inférieure ou égale à 1 ng/m3.

Compte tenu des sources majoritaires de Hg dans l’air, la surveillance de ce polluant se limite aux régions qui comptent une activité de production de chlore par un procédé chlore/alcali. Les autres campagnes de mesure sont de nature ponctuelle (quelques semaines dans l'année) : elles s’inscrivent dans le suivi périodique d'activités industrielles locales (cimenteries, usines d’incinération d’ordures ménagères…) ou relèvent de problématiques sanitaires (contamination de locaux par le bris de lampes ou d'instruments contenant du mercure).

Les concentrations moyennes annuelles en Pb en 2017 sont très inférieures à la norme annuelle pour la protection de la santé humaine fixée à 0,5 µg/m3 et sont pour 89 % des stations de mesure inférieures à 0,01 µg/m3. La concentration annuelle maximale enregistrée en 2017 (0,0812 µg/m3) est mesurée sur la station d’Isbergues (site à proximité d’industries) dans le Pas-de-Calais.

L’évolution des émissions de certains métaux lourds

En 2017, l’industrie est le secteur qui contribue le plus aux émissions de Cd, de Hg et de Ni dans l’air. L’industrie contribue également pour une part importante aux émissions d’As de même que les transports et le résidentiel.
Sur la période 2000-2016, les émissions de ces quatre métaux ont diminué :
- de 62 % pour l’As, suite notamment à la mise en place de dépoussiéreurs plus efficaces et plus nombreux dans les aciéries électriques et à la fermeture de certaines centrales thermiques ;
- de 77 % pour le Cd, grâce notamment aux progrès réalisés dans les secteurs industriels, en particulier la sidérurgie et la métallurgie des métaux non ferreux, et dans le traitement des fumées des usines d’incinération ;
- de 72 % pour le Hg, suite à la mise en conformité progressive des usines d’incinération d’ordures ménagères, à une limitation ou une interdiction d’utilisation de ce composé, à la mise en place du tri sélectif et à l’optimisation des procédés de production du chlore ;
- de 82 % pour le Ni, en raison d’une consommation moins importante de fioul lourd dans le secteur de l’industrie et de la mise en place de dépoussiéreurs plus efficaces et plus nombreux dans les aciéries électriques.

En 2017, les transports sont le premier émetteur de Pb. L’interdiction de l’utilisation de plomb tétraéthyle dans les essences au 1er janvier 2000 s’est traduite par une diminution forte et rapide des émissions de Pb du transport routier : - 92 % entre 1999 et 2000. Depuis 2000, les émissions totales de Pb ont baissé de 66%, essentiellement grâce aux progrès réalisés dans le secteur de l’industrie (mise en place de dépoussiéreurs sur de nombreuses installations industrielles, mise en conformité des usines d’incinération des déchets non dangereux,…).

Graphique : les émissions françaises de certains métaux lourds

  Schéma : Les émissions françaises de certains métaux lourds
Note : l'industrie regroupe l'industrie manufacturière et la transformation d'énergie ; les transports regroupent le transport routier et les autres transports (aériens, ferroviaires, fluviaux et maritimes hors transports internationaux).
Champ : France métropolitaine.
Source : Citepa, mise à jour avril 2018, format Secten


Les effets sanitaires et environnementaux des métaux lourds

Dans l’air ambiant, les métaux lourds sont présents sous forme de particules et de gaz. Ces polluants s’accumulent dans l’organisme et peuvent affecter le système nerveux, les fonctions rénales, hépatiques, respiratoires… Leur dépôt sur les surfaces (sols, eaux…) conduit également à une contamination de la chaîne alimentaire.

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