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Environnement

Contamination des eaux souterraines par les micropolluants

En 2011, 562 micropolluants autres que pesticides (559 en métropole et 43 dans les DOM) ont été recherchés au moins une fois dans le cadre du suivi de la qualité des eaux souterraines, au titre de la directive cadre sur l’eau (DCE). Ce suivi a eu lieu sur 2080 points de mesure en France métropolitaine et 66 points dans les DOM.
Le nombre de substances recherchées par point d’eau est toutefois différent selon les bassins hydrographiques tout en étant plus complet par rapport aux années précédentes (327 substances recherchées au total en 2010).
Les « métaux et métalloïdes » et le fluor sont présents dans la plupart des eaux souterraines. Cette présence ayant une origine naturelle prédominante, ils ont donc été exclus du calcul du nombre de micropolluants présents par point d’eau pour mieux appréhender la contamination anthropique des nappes.

Nombre de micropolluants quantifiés dans les eaux souterraines

Des micropolluants, hors pesticides, métaux-métalloïdes et fluor, sont détectés dans 45% des points de mesure des nappes contre 33% en 2010.  Le suivi de 2011 étant plus complet, les micropolluants sont aussi plus retrouvés dans les eaux souterraines. L’ensemble du territoire est concerné. Plus de 5 micropolluants différents ont été retrouvés sur 13 % des points de mesure, tous localisés en métropole.

Le Nord-Est de la France, l’Ile de France et le couloir rhodanien mais également la Bretagne et l’Aquitaine sont les secteurs où sont retrouvés le plus de micropolluants  par point d’eau. En revanche, les eaux souterraines de Corse et des DOM, où le suivi est toutefois moins poussé, semblent peu affectées par ce type de contamination avec une seule substance retrouvée sur 2 points, l’un en Guadeloupe, l’autre à La Réunion.

Familles de micropolluants les plus quantifiées dans les eaux souterraines

Les COHV (Composé organo-halogéné volatil), les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) et les composés phénoliques sont, avec les métaux et métalloïdes, les familles de micropolluants les plus quantifiées dans les nappes de métropole. A la différence des métaux et métalloïdes, souvent d’origine naturelle, les 3 autres familles sont issues de pollutions anthropiques.



Dans les DOM, si l’on excepte les métaux, les métalloïdes et le fluor, qui sont le plus souvent d’origine naturelle, les « COHV, solvants chlorés et fréons » et les « hydrocarbures dissous » sont les seuls micropolluants détectés dans les nappes, parmi les 43 substances recherchées en 2011.

Concentration totale en COHV dans les eaux souterraines

A l’exception des métaux, des métalloïdes et du fluor, les COHV sont les micropolluants les plus recherchés et quantifiés en 2011, dans les eaux souterraines.
Ils sont détectés dans 19% des points de surveillance. Parmi eux, 29 points (1,3% des points mesurés) présentent de fortes teneurs, supérieures à 10 µg/l, dont 5 points avec de très fortes concentrations supérieures à 50 µg/l, tous localisés dans le couloir rhodanien et en Alsace.

Dans les DOM, aucun point ne dépasse 5 µg/l mais seulement 5 points de surveillance sur 66 ont fait l’objet de mesure en COHV (1 à La Réunion et 4 en Guadeloupe). 

Méthodologie : 
Les données utilisées sont issues des réseaux de surveillance de la directive cadre européenne (DCE) : réseau de contrôle de surveillance (RCS) et réseau de contrôle opérationnel (RCO).
Si le réseau de contrôle de surveillance a pour vocation de donner une image patrimoniale de la contamination des eaux souterraines, le réseau de contrôle opérationnel a pour objectif le suivi de points d’eau dans des secteurs particulièrement contaminés.
La concentration totale en COHV (famille des « Composés Organiques Halogénés Volatils ») est la somme des concentrations quantifiées des différents COHV analysés sur un même prélèvement (point d’eau et date identiques). Chaque COHV est caractérisé par une limite de quantification en dessous de laquelle il est impossible de chiffrer sa présence. Les analyses non quantifiées ont été considérées comme nulles pour le calcul de la concentration totale.
La moyenne annuelle est réalisée par point d’eau à partir des concentrations en COHV de tous les prélèvements de l’année.
Les seuils retenus, tiennent compte des normes et du nombre de points par classe de concentrations, pour plus de lisibilité.
Selon les substances, les normes ou valeurs guide des COHV varient entre 0,4 et 100 µg/l. 10 µg/l est la norme pour la « Somme du tétrachloroéthylène et du trichloroéthylène », les 2 COHV, les plus problématiques des eaux souterraines. Très peu de COHV montrent des concentrations supérieures à 50 µg/l :
- En dessous de 5 µg/l, les teneurs sont déjà fortes pour certains COHV tels que le Dichloroéthane-1,2 (norme 3 µg/l), mais sont acceptables pour la majorité ;
- Entre 5 et 10 µg/l, les concentrations sont encore acceptables pour tétrachloroéthylène et trichloroéthylène ;
- Entre 10 et 50 µg/l, les concentrations sont fortes ;
Au-delà de 50 µg/l, elles ne sont plus acceptables pour la plupart des substances, à l’exception des Trihalométhanes ou THM4 (somme des concentrations de 4 COHV : chloroforme, bromoforme, dibromochlorométhane et bromodichlorométhane), dont la norme est 100 µg/l.

Pour mieux comprendre
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr 
Rubrique L'essentiel sur > Environnement > Milieux > Eau > Mise en oeuvre de la DCE et politique locale de l'eau > DCE - Les réseaux de surveillance

 

Mis à jour le 13/06/2013