Essentiels sur l'environnement

Environnement

Les pesticides les plus rencontrés dans les eaux continentales

Les herbicides représentent la majorité des pesticides quantifiés

Des herbicides sont quantifiés dans plus de 95 % des points où la présence de pesticides est avérée. Ce constat concerne autant les cours d’eau que les eaux souterraines. En dehors des herbicides, omni-présents, des insecticides et des fongicides sont également quantifiés ; ils le sont toutefois davantage dans les cours d’eau que dans les eaux souterraines.

Graphe : Nombre de points avec quantification de pesticides selon usage en 2014

Les herbicides représentent plus de 80 % des analyses quantifiées de pesticides. Pour les eaux souterraines, il s’agit plutôt de produits de dégradation et/ou de molécules liées à des produits interdits à ce jour en raison d’une accumulation combinée à une lente dégradation.

 Distribution des quantifications de pesticides selon leur usage

Quelques pesticides concentrent l’essentiel de la contamination mais leur présence est plus marquée dans les cours d’eau

10 pesticides représentent à eux seuls 59 % des analyses avec quantification de pesticides dans les eaux souterraines et 41 % dans les cours d’eau. 6 d’entre eux concernent à la fois les eaux souterraines et les cours d’eau, ce qui illustre les échanges qui existent entre ces 2 milieux.

Les cours d’eau présentent davantage d’analyses avec quantification que les eaux souterraines : sur les 10 pesticides les plus quantifiés, les taux de quantification sont compris entre 17 et 53 % dans les cours d’eau, contre 6 à 46 % dans les eaux souterraines. Les teneurs associées à chacun sont également plus élevées dans les cours d’eau : sur ces mêmes 10 pesticides, 6 % des analyses dépassent le seuil de 0,1 µg/l dans les cours d’eau, contre 3 % pour les eaux souterraines. Ainsi, l’herbicide total glyphosate et son principal produit de dégradation l’AMPA (celui-ci pouvant également provenir de la dégradation de certains détergents) sont présents respectivement dans 38 % et 53 % des cas en cours d’eau. Leurs concentrations dépassent le seuil de 0,1 µg/l dans respectivement 13 et 31 % des analyses. Seule la DEDIA, molécule issue de la dégradation de l’atrazine, atteint ces niveaux dans les eaux souterraines avec une présence dans 29 % des analyses et des teneurs dépassant 0,1 µg/l dans 15 % des cas.

Que ce soit dans les cours d’eau ou les eaux souterraines, la persistance de l’atrazine est à nouveau confirmée en 2014, 11 ans après son retrait, en particulier au travers des molécules issues de sa dégradation : déséthyl, déisopropyl, 2-hydroxy ou déisopropyl-déséthyl, -atrazine, pour lesquelles les taux de présence et teneurs deviennent plus forts que leur molécule mère. À l’inverse, le glyphosate et l’AMPA, bien que très présents dans les cours d’eau, ne font pas partie des molécules les plus retrouvées dans les eaux souterraines. Par ailleurs, le métolachlore et la bentazone, herbicides de la maïsiculture, figurent dans les groupes des 10 pesticides les plus retrouvés tant en cours d’eau qu’en eau souterraine.

Taux de quantification et teneurs dépassant 0,1 µg/l des 10 pesticides les plus retrouvés dans les eaux souterraines et cours d’eau

 Taux de quantification et teneurs dépassant 0,1 µg/l des 10 pesticides les plus retrouvés dans les eaux souterraines et cours d’eau

  Taux de quantification et teneurs dépassant 0,1 µg/l des 10 pesticides les plus retrouvés dans les eaux souterraines et cours d’eau


Situation dans les DOM

Les classements établis à l’échelle nationale peuvent masquer certaines disparités territoriales, en lien avec les pratiques culturales et le contexte climatologique. Ainsi, les teneurs en pesticides et les molécules les plus présentes dans les territoires ultramarins diffèrent des classements établis pour la France entière.
Les fongicides et surtout les insecticides sont plus présents, que ce soit dans les cours d’eau et les eaux souterraines. C’est plus précisément le cas dans les Antilles, en raison de la persistance du chlordécone, insecticide employé dans les bananeraies jusqu’à son retrait complet en 1993, où il est présent dans 62 % des analyses en cours d’eau et 34 % des analyses en eaux souterraines.
À l’inverse, par point de mesure, moins de pesticides différents sont retrouvés : 27 dans les eaux souterraines et 57 dans les cours d’eau pour les DOM, contre respectivement 260 et 385 pour la France métropolitaine.

Mis à jour le 19/06/2017