Essentiels sur l'environnement

Environnement

Pesticides dans les eaux continentales : méthodologie

Une substance est déclarée « pesticide » au regard de son usage majoritaire. Cet usage spécifique provient de l’usage répertorié dans la Banque nationale vente des distributeurs (BNVD). Ils sont ici répartis en 4 groupes : herbicides, fongicides, insecticides et autres.
Les usages « insecticide » et « acaricide » ont été regroupés sous la dénomination « insecticide ». L’usage « autres » regroupe les usages ne relevant pas des herbicides, insecticides et fongicides ; cet usage peut donc concerner des régulateurs, des répulsifs, des nématicides…

Surveillance des pesticides

Les données exploitées proviennent de la surveillance de l’état patrimonial des cours d’eau et des eaux souterraines, cette surveillance étant conduite sous la responsabilité des agences de l’eau en France métropolitaine et des offices de l’eau pour l’outre-mer :
   -    pour les cours d’eau, les données mobilisées proviennent de tous les réseaux dont les préconisations sont compatibles avec la directive-cadre sur l’eau (DCE) ;
   -    pour les eaux souterraines, les données utilisées sont issues des réseaux de contrôle de surveillance et opérationnel propres à la DCE.
Ces données sont mises à disposition via le Système d’information sur l’eau (SIEau) :

Les concentrations des pesticides dans les milieux aquatiques sont souvent très faibles. Pour chaque pesticide, il existe une limite de quantification en dessous de laquelle il est impossible de chiffrer la concentration dans l’eau du pesticide recherché. Cette limite de quantification varie selon les pesticides ; par ailleurs, pour un même pesticide, elle dépend également de la méthode d’analyse du laboratoire. Chaque agence ou office étant responsable de la surveillance sur son bassin, plusieurs laboratoires interviennent sur le territoire français. Aussi, il peut donc y avoir plusieurs limites de quantification pour un même pesticide.

Présence des pesticides dans les eaux en 2014 et évolution depuis 2008

La teneur totale en pesticides en un point de mesure et à une date donnée correspond à la somme des analyses supérieures au seuil de quantification, déduction faite des éventuels double-comptes. Les statistiques descriptives peuvent ensuite être calculées par point (moyenne, maximum…).

Les teneurs totales mesurées au point de mesure sont agrégées par unité, hydrologique pour les cours d’eau ou hydrogéologique pour les eaux souterraines :
   -    les unités hydrologiques correspondent au découpage en sous-secteurs hydrographiques de la BDCarthage®, base de données décrivant le référentiel hydrographique français ;
   -    les unités hydrogéologiques correspondent aux unités de la couche de la BDLisa-Niveau 2 la plus proche de la surface (premier niveau des 53 ordres de profondeur).
L’agrégation des teneurs totales est faite par l’application d’une moyenne de type géométrique des moyennes annuelles relevées au point de mesure.

Seuls les points de mesure présentant plus de 4 analyses dans l’année sont retenus pour les cours d’eau de France métropolitaine. Ce critère n’est pas appliqué à l’outre-mer et pour les eaux souterraines car il y est moins pertinent et par ailleurs trop restrictif.

L’indice d’évolution des pesticides dans les cours d’eau est l’application d’une nouvelle méthode construite dans le cadre du plan Ecophyto. Il traduit l’évolution, d’une année sur l’autre, de la concentration cumulée en pesticides, chaque pesticide étant pondéré par son écotoxicité. L’indice est calculé à partir des données de surveillance des agences et offices de l’eau, sur la liste des pesticides présents dans les cours d’eau en 2014. La méthode utilisée permet de composer avec la variabilité de la surveillance et prend en compte les effets de substitution entre substances.


Les pesticides les plus rencontrés

Le taux de quantification d’un pesticide correspond au pourcentage de ses analyses quantifiées rapportées au nombre total d’analyses réalisées sur ce pesticide.

Le classement des 10 molécules pesticides, y compris les produits de dégradation, les plus quantifiées est établi sur la base de ces taux de quantification ; ne peuvent faire partie de ce classement que les substances recherchées sur plus de 20 % des points de mesure à l’échelle nationale. La constitution de ces classements dépend donc des stratégies de surveillance suivies par les bassins ainsi que des performances analytiques associées.

Conformité des eaux continentales au regard des pesticides

Les outils, et a fortiori les normes pour évaluer la qualité des eaux, diffèrent entre les cours d’eau et les eaux souterraines :
   -    pour les cours d’eau, le respect des normes est étudié au regard des dernières prescriptions consolidées, y compris celles qui ne vont s’appliquer que durant le 2ème cycle de la DCE, publiées au sein de la dernière édition du guide technique relatif à l’évaluation de l’état des eaux de surface continentales en mars 2016 ;
   -    pour les eaux souterraines, les normes DCE, tirées des normes eau potable, s’appliquent à l’ensemble des pesticides analysés. Ils doivent répondre à deux conditions pour être conformes :
   o    la moyenne annuelle de la concentration totale en pesticides doit être inférieure à 0,5 µg/l ;
   o    la concentration moyenne annuelle de chaque substance pesticide analysée doit être inférieure à 0,1 µg/l, sauf pour 4 substances, aldrine, dieldrine, heptachlore et heptachlore époxyde, pour lesquelles elle doit être inférieure à 0,03 µg/l.

Le non-respect de l’une ou de l’autre de ces conditions, et qui plus est, le non-respect concurremment de ces 2 conditions, entraînent une non-conformité du point d’eau au titre de la DCE.

La proportion de points en situation de dépassement avéré des normes a été étudiée par entité :
   -    pour les cours d’eau, au sous-secteur hydrographique de la BDCarthage® ;
   -    pour les eaux souterraines par entité hydrogéologique de la BDLisa, sauf à Mayotte, où le référentiel des masses d’eau de la DCE a été utilisé.

L’usage de chaque substance a été attribué en fonction des renseignements indiqués dans la BNVD (cf. fiche « les pesticides les plus rencontrés »).

Voir aussi :

  • Site "Observation et statistiques" > Rubrique L’Essentiel sur > Environnement > Eau > Mise en œuvre de la DCE et politique locale de l’eau > DCE - Les réseaux de surveillance

 

 

Mis à jour le 20/06/2017