Essentiels sur l'environnement

Environnement

Les espèces exotiques envahissantes

La plupart des espèces envahissantes sont des espèces animales ou végétales d’origine exotique qui concurrencent les espèces indigènes. Une espèce est considérée comme envahissante dès lors que sa population est en très forte augmentation et que sa présence perturbe la dynamique et le fonctionnement des écosystèmes. Des problèmes économiques (limitation des productions agricoles et conchylicoles) et/ou sanitaires peuvent aussi survenir. Les espèces exotiques envahissantes menacent l’équilibre écologique des milieux naturels et donc la biodiversité. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), elles constituent l’une des premières causes d’érosion de la diversité biologique au niveau mondial, après la disparition et la fragmentation des habitats.
Ces espèces ont été introduites par l’Homme en dehors de leurs milieux d’origine, de manière volontaire ou accidentelle. Ce phénomène s’est amplifié avec le développement des échanges commerciaux et des transports. Par ailleurs, sans être la raison première, le changement climatique faciliterait l’extension des espèces envahissantes et augmenterait ainsi la vulnérabilité des milieux.

Toutefois, toutes les espèces introduites ne posent pas problème. En 2013, l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) a identifié au moins 2 201 espèces introduites en métropole, 91 % étant continentales (terrestres et aquatiques) et 9 % marines.
111 d’entre elles sont considérées comme envahissantes (5 %), dont 72 espèces végétales continentales, 31 espèces animales continentales et 6 marines.

Nombre d'espèces introduites et envahissantes en France métropolitaine

Les jussies (Ludwigia Peploides et Ludwigia grandiflora) causent d’importantes nuisances dans les milieux stagnants (plans d’eau, canaux) ou à faible débit, depuis leur introduction au XIXème siècle à des fins ornementales dans des bassins d’agrément. En Méditerranée, la caulerpe (Caulerpa taxifolia) concurrence les herbiers de posidonies.

Nombre d'espèces animales envahissantes en France métropolitaine

Parmi les arthropodes, le frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax) démontre une dynamique de colonisation très rapide. Introduit accidentellement en 2004 dans le Lot-et-Garonne avec des poteries importées de Chine, il était recensé dans 57 départements en 2012. Le frelon s’attaque aux insectes, notamment aux abeilles ; il peut aussi provoquer des dégâts dans les vergers en se nourrissant de fruits.

Progression de la distribution du frelon asiatique en France depuis 2004

Distribution du frelon asiatique en France sur la période 2004-2012

Quant à la grenouille taureau (Lithobates catesbeianus) (chordé), elle aurait été introduite en 1968 en Gironde et nuit désormais aux espèces autochtones dans plusieurs départements du sud-ouest, un autre foyer s’étant également développé en Sologne. La crépidule (Crepidula fornicata) est un mollusque colonisant les fonds marins qui provoque des nuisances pour la pêche et les activités conchylicoles. 

Les écosystèmes insulaires d’outre-mer sont particulièrement sensibles à ces introductions. 300 espèces environ y représentent une menace potentielle ou déjà manifeste selon l’UICN.
Sur les 100 espèces les plus envahissantes au monde figurant sur la liste établie par l’UICN, 49 sont présentes dans les collectivités françaises d’outre-mer. C’est notamment le cas de la jacinthe d’eau qui colonise toutes les zones humides tropicales d’outre-mer.   
Selon la liste rouge de l'UICN,  les espèces exotiques envahissantes constituent une menace pour 80 % des oiseaux et pour quatre des cinq espèces d'amphibiens évalués comme menacés d'extinction et présents en outre-mer.

De nombreuses espèces exotiques envahissantes ont déjà entraîné la régression ou l'extinction d'espèces indigènes ou endémiques par compétition ou prédation. De par leur caractère principalement insulaire, les territoires d’outre-mer sont très vulnérables aux introductions d’espèces, en raison notamment de forts taux d’endémisme et de l’absence de certains groupes biologiques.
Tous les types de milieux sont concernés, aussi bien terrestres que marins. Par exemple, le poisson lion (Pterois volitans et P. miles) est présent dans la mer des Caraïbes et touche les Antilles depuis 2010.

L’éradication des espèces envahissantes est rarement possible, sauf lorsque leur présence est détectée rapidement. Ensuite, des actions de limitation (arrachages, tirs, destruction des œufs, piégeages, …) visent à contrôler leur expansion.

Voir aussi

  • http://siflore.fcbn.fr
    (plateforme de diffusion des données de répartition de la flore des conservatoires botaniques nationaux)

Mis à jour le 26/05/2014