Essentiels sur l'environnement

Environnement

La flore et la faune de la France métropolitaine et de ses territoires d'outre-mer

Les surfaces émergées des collectivités d’outre-mer représentent seulement 120 000 km² soit 0,08 % de la surface terrestre (dont 85 000 km² pour la seule Guyane). A l’inverse, le domaine maritime associé à ces territoires (ensemble des eaux sous juridiction française) se révèle très étendu avec plus de 10 millions de km² (3 % des mers et océans du monde).
Le caractère insulaire de la plupart de ces territoires (excepté pour la Guyane) explique leur haut niveau d’endémisme. Une espèce endémique n’est présente que sur un territoire bien déterminé et nulle part ailleurs sur la planète. Ces espèces représentent donc des enjeux de protection et de conservation très importants. Coupés du reste des terres émergées pendant des centaines de milliers d’années, la vie s’y est développée d’une manière unique.
Ces écosystèmes sont néanmoins très fragiles face à la modification des habitats, aux pollutions et à l’introduction d’espèces exotiques. La France figure ainsi parmi les dix pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées au niveau mondial en raison des pressions s’exerçant sur la biodiversité des collectivités d’Outre-mer, mais aussi sur les communautés méditerranéennes, autre « point chaud » de biodiversité. On désigne un point chaud lorsque le nombre total d’espèces recensées sur un territoire est supérieur à 0,5 % du nombre total d’espèces dans le monde du groupe considéré. Les “34 points chauds de la biodiversité” sont donc des zones à la fois très riches en espèces et très menacées.

Malgré leur superficie limitée, les territoires d’outre-mer (hors Terre Adélie) abritent, d’après les connaissances actuelles, 96 % de la faune vertébrée et 97 % des plantes vasculaires spécifiques à la France. À titre d’exemple, l’endémisme de la faune et de la flore terrestre de la Nouvelle-Calédonie est comparable à celui de l’Europe continentale. En effet, le nombre d’espèces endémiques y atteint 2 411 pour les plantes à fleurs, 275 pour les mollusques, 84 pour les reptiles et 21 pour les oiseaux, sur un territoire de 18 575 km² équivalent à seulement trois départements français. L’île de Rapa en Polynésie Française possède au moins 300 espèces endémiques sur un territoire de 40 km², équivalent à quelques arrondissements de Paris. La forêt guyanaise est quant à elle considérée comme l’une des dernières forêts primaires du monde, non fragmentée par les activités humaines. La plupart de ces territoires ont développé un haut niveau d’endémisme en raison de leur insularité. La France a donc une grande responsabilité pour la conservation de ce patrimoine naturel exceptionnel.

Le milieu marin des territoires d’outre mer contient 55 000 km² de récifs coralliens et de lagons, avec la seconde plus grande barrière récifale du monde en Nouvelle-Calédonie. La Polynésie française compte à elle seule 20 % des atolls de la planète. La France possède ainsi 10 % des récifs coralliens existant dans le monde, ce qui la place au 4eme rang mondial, derrière l’Australie, l’Indonésie et les Philippines. La biodiversité de l’Outre-mer confère donc à la France des responsabilités internationales très importantes.

La destruction ou la modification des habitats restent les principales menaces pour la biodiversité de ces territoires. Les causes sont connues : urbanisme, tourisme et aménagements, exploitations forestières, agricoles et minières, pollution, changements climatique… Depuis 400 ans, on estime que l’extinction globale d'espèces dans ces territoires est beaucoup plus importante qu'en métropole. De nombreux écosystèmes sont dégradés ou subissent de fortes menaces. A titre d’exemple, 30 % des extinctions d’espèces de mollusques ont eu lieu dans les collectivités d’outre mer. Les récifs coralliens sont endommagés à hauteur de 10 à 80 % selon les régions. Les forets sèches ou semi-sèches qui s’étendaient le long des côtes ont pratiquement disparu de l’ensemble des territoires d’outre mer (90 % d’entre elles ont été transformées à La Réunion et 99 % en Nouvelle-Calédonie), ce qui a conduit à la disparition de nombreuses espèces de plantes endémiques. Le caractère essentiellement insulaire des collectivités d’outre-mer les rend très sensibles à l’introduction d’espèces exotiques. Certains milieux présentent cependant un bon état de conservation. Il s’agit principalement des habitats isolés par les importants reliefs de certaines îles, comme à La Réunion où 30 % des habitats sont encore relativement intacts.

Voir aussi

  • UICN France [coord. O. Gargominy & A. Bocquet] (2013). Biodiversité d’Outre-mer. UICN France, Paris et éditions Roger Le Guen - PANACOCO, Beaumont-de-Lomagne. 360 p.
  • http://inpn.mnhn.fr  Site de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel du Museum National d’Histoire Naturelle
  • http://www.uicn.org Site de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature

Mis à jour le 14/05/2014