La loutre est un mustélidé inféodé aux cours d’eau, aux étangs et aux zones humides. Largement répandue en France au XIXe siècle, l’espèce a disparu des trois quarts de son aire de répartition et a connu une très forte diminution de ses effectifs dès le début du XXe siècle. L’effectif de la loutre, estimé à plus de 50 000 individus au début du siècle dernier, serait compris entre 1 000 et 2 000 individus actuellement. Toutefois, la situation de l’espèce s’améliore dans plusieurs régions et la loutre n’est actuellement plus classée comme menacée en France sur la "liste rouge" de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). De nos jours, on la trouve surtout sur la façade atlantique et dans le Massif Central.
Autrefois pourchassée pour sa fourrure et longtemps considérée comme un redoutable prédateur de poissons, concurrente directe des pêcheurs, l’espèce a fait l’objet de destructions massives, essentiellement par piégeage. La pollution des cours d’eau et l’assèchement des zones humides ont contribué à son déclin. La position de la loutre en fin de chaîne alimentaire fait d’elle une espèce vulnérable mais également indicatrice de la richesse piscicole et de l’état de santé des milieux aquatiques.
La loutre est aujourd'hui principalement victime du trafic routier. S'ajoute à cela le mauvais état des écosystèmes aquatiques. La ressource en nourriture apparaît comme étant le principal facteur limitant pour l'espèce. Les loutres peuvent être contaminées par des polluants mais l'effet à long terme sur les populations n’est pas réellement connu.
Les
populations du nord et de l’est de la France ont commencé à diminuer
dès le début des années 1930. Ce phénomène s’est ensuite élargi au
Nord-Pas-de-Calais, à la Lorraine, l’Alsace et l’Ile-de-France, ainsi
qu’à quelques départements du sud-ouest. Dans les années 80, l’espèce
n’était bien représentée que dans 10 départements de la façade
atlantique et du Massif central. A cette période, la loutre a
complètement disparu ou est devenue très rare dans toutes les régions
situées au nord d’une ligne reliant la Normandie aux Alpes du Sud.
C’est
à partir des deux noyaux relictuels de la façade atlantique et du
Massif central que les populations de loutre ont commencé leur lente
recolonisation, grâce à la mise en place d’une protection légale de
l’espèce et la conduite de campagnes de protection par des associations
de protection de la nature et des spécialistes. Ces actions ont permis à
la loutre de réoccuper spontanément les réseaux hydrographiques dans
plusieurs régions de la moitié sud du pays. C’est ainsi que les
populations de loutre commencent à recoloniser le bassin de la Loire, de
la Garonne et du Rhône. Le nord et l’est de la France semblent pour
l’instant à l’écart de cette recolonisation.
Voir aussi
Groupe d’étude de la loutre de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM) http://www.sfepm.org/groupeLoutre.htm
Mis à jour le 29/09/2012