Les espèces menacées
La France se
situe au huitième rang des pays hébergeant le plus grand nombre
d’espèces animales et végétales menacées au niveau mondial. Ce constat
résulte principalement des menaces pesant sur l’importante biodiversité
des collectivités d’outre-mer, mais aussi sur les communautés
méditerranéennes qui représentent aussi un point chaud de biodiversité. En
métropole, 20 % des espèces de vertébrés évaluées par l’Union
Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) sont considérées
comme menacées : 11 espèces de mammifères (9 %),
73 oiseaux nicheurs (26 %), 7 reptiles (19 %),
7 amphibiens (21 %), 15 espèces de poissons d’eau douce
(22 %), 11 requins, raies et chimères (13 %). 17 % des orchidées, 6 % des papillons de jour et 28 % des crustacés d’eau douce sont aussi menacés.
Les
résultats de l’évaluation de la liste rouge de l'UICN montre que les
collectivités d’outre-mer sont particulièrement vulnérables. A
l'exception de Saint-Pierre-et-Miquelon, tous ces territoires montrent
un important nombre d’espèces menacées : 478 pour la Nouvelle-Calédonie,
169 pour la Polynésie, 109 pour La Réunion, 80 pour Wallis et Futuna,
74 pour Mayotte, 65 pour la Guyane, 58 pour la Guadeloupe, 34 pour la
Martinique, 22 dans les TAAF et 6 pour Saint-Pierre-et-Miquelon. Ces
résultats ne représentent que des estimations au niveau mondial et
peuvent donc varier en fonction des connaissances disponibles. Ceci
explique par exemple le faible nombre d’espèces menacées en Guyane,
alors que le chiffre réel est probablement plus important. Le caractère
insulaire de ces territoires, à l’exception de la Guyane, a entrainé le
développement d’un haut niveau d’endémisme, ce qui confère une grande
responsabilité à la France pour la conservation de ce patrimoine.
Si
le nombre d’espèces éteintes ou en danger critique d’extinction reste
relativement limité dans la majorité des territoires, ce n’est pas le
cas de la Polynésie française, où 88 espèces sont considérées comme
déjà éteintes.
Note : * terres australes et antarctiques françaises.
La
Réunion a bénéficié d’une évaluation en 2010 par le Comité français de
l’UICN dont les résultats ne sont pas comparables à ceux de l’évaluation
mondiale. Afin de pouvoir comparer les territoires entre eux, il a été
choisi de présenter ici les données de l’évaluation mondiale.
La protection des espèces
Au total, en France métropolitaine, 1 881 espèces bénéficient du statut d’espèce protégée.
429 espèces
de plantes vasculaires sont protégées au niveau national et 1 654
le sont à un niveau régional. Il existe une grande hétérogénéité dans la
répartition géographique de ces plantes. Ainsi, les plantes
méditerranéennes, très communes en Languedoc-Roussillon ou en Provence,
peuvent devenir très rares en remontant vers le nord et obtenir un
statut de protection dans les régions considérées. Toutes les régions
métropolitaines disposent d’un arrêté ministériel fixant la liste des
espèces végétales protégées sur l’ensemble de leur territoire et
complétant ainsi la liste nationale. L’insuffisance des connaissances
sur les végétaux non vasculaires (algues, mousses, lichens, champignons)
ne permet pas encore de classer certaines de ces espèces dans l’une ou
l’autre des catégories de menaces utilisées pour les plantes
supérieures. Par ailleurs, si aucune espèce végétale non vasculaire
n’est protégée au niveau national, 83 mousses et 3 lichens le
sont régionalement.
Plus de la moitié des espèces de vertébrés
connues en France (52 %) bénéficie à ce jour d’une mesure de
protection (intégrale ou partielle) au niveau national. Ces mesures
concernent presque tous les oiseaux, les amphibiens et les reptiles,
64 % des mammifères et 29 % des poissons et cyclostomes
continentaux (lamproies…). Parmi les invertébrés, moins de 0,5 %
des crustacés, des insectes et des échinodermes et seulement 9 %
des mollusques sont aujourd’hui protégés au niveau national.
Nombre d’espèces protégées en France métropolitaine
Type | Niveau national | Niveau régional ou départemental | |
Faune | |||
Vertébrés | Mammifères | 68 | 0 |
Oiseaux | 364 | 0 | |
nicheurs | 274 | 0 | |
autres (1) | 90 | 0 | |
Reptiles | 39 | 0 | |
Amphibiens | 33 | 0 | |
Poissons et Cyclostomes | 17 | 0 | |
continentaux (2) | 17 | 0 | |
marins (3) | 0 | 0 | |
Invertébrés | Insectes (4) | 106 | 104 (5) |
Crustacés | 3 | 0 (6) | |
Mollusques | 60 | 3 | |
Echinodermes | 1 | 0 | |
Flore | |||
Plantes vasculaires (7) | 429 | 1 654 | |
Plantes non vasculaires (8) | |||
dont | Mousses | 0 | 83 |
Lichens | 0 | 3 | |
Champignons | 0 | 0 | |
Algues | 0 | 0 |
Note : les espèces occasionnelles, éteintes ou introduites mais non naturalisées ne sont pas comptabilisées.
(1)
Espèces ne se reproduisant pas sur le territoire national mais y
effectuant des séjours plus ou moins prolongés en été, en hiver ou lors
des passages migratoires (migrations prénuptiales et post-nuptiales).
(2)
Espèces effectuant au moins une partie de leurs cycles vitaux dans les
eaux continentales (eaux douces ou saumâtres) mais pouvant
éventuellement fréquenter les eaux marines une partie de leur vie.
(3) Espèces strictement marines.
(4)
Au niveau national, le coléoptère Chrysocarabus auronitens n’est compté
qu’une seule fois, mais la protection s’applique en fait à deux
sous-espèces.
(5) Région Ile-de-France uniquement.
(6) Les protections locales liées aux activités de pêche ne sont pas prises en compte.
(7) (8)
Les plantes vasculaires correspondent aux plantes possédant des racines
et un système de vaisseaux (xylème et phloème) permettant la
circulation de la sève. Elles comprennent les ptéridophytes (fougères,
etc.), les gymnospermes (conifères, etc…) et les angiospermes (plantes à
fleurs). A contrario, les plantes non vasculaires ne possèdent pas de
système circulatoire élaboré, ni de racines, ni de tiges, ni de
feuilles.
Source : MNHN, SPN/INPN - Avril 2014.
Voir aussi
- http://inpn.mnhn.fr (Inventaire national du patrimoine naturel)> Rubrique Inventaires > Espèces : accès aux programmes d'inventaires d'espèces en France.
- http://www.uicn.fr/ Comité français de l’UICN
- http://www.iucn.org/fr/ Comité international de l’UICN
Mis à jour le 13/05/2014