Essentiels sur l'environnement

Environnement

Les surplus d’azote en France

L’azote est un facteur de risque important pour l’environnement dès lors qu’il se trouve en excès dans le sol. En effet, l'azote sous forme d'ions nitrate est un élément très soluble, peu retenu par les sols et non dégradable. Apporté en trop grande quantité aux cultures, la fraction excédentaire peut être entraînée hors de la zone racinaire dans les profondeurs du sol et être à l’origine de la pollution des eaux superficielles et souterraines.

Le SDES, via son application Nopolu-Agri, a établi une estimation spatialisée des surplus d’azote pour l’année 2010. Ainsi, le surplus d’azote pour la France est estimé à 902 000 tonnes, soit une moyenne nationale de 32 kg/ha de surface agricole utilisée (SAU). Ce surplus représente 28 % de la fertilisation azotée totale globale nette de l’année 2010, ce qui signifie que 28 % des apports azotés réalisés en 2010 n’ont pas servi à la croissance des cultures.

Cette estimation prend en compte l’apport d’azote résultant de la déposition atmosphérique (+ 310 000 tonnes).

Le surplus est variable selon les régions et leurs spécificités : de 15 kg/ha en région Auvergne à 69 kg/ha en Bretagne. Aussi, selon les cultures, ce surplus varie de13 kg/ha pour le tournesol à 63 kg/ha pour le blé dur. Pour le blé tendre, culture dominante de l’assolement français, il est de 24 kg/ha. Ce taux s’élève à 60 kg/ha pour le colza. Ce surplus varie également en fonction des années et des rendements, le climat jouant un rôle important dans cette variabilité.

Méthodologie 

L’application Nopolu-agri calcule et ventile les surplus d’azote. Elle prend en compte les données du recensement agricole, des enquêtes pratiques culturales du service de la statistique et de la prospective (SSP), ainsi que les couches de Corine Land Cover®.

Lorsque, pour une culture donnée sur un canton donné, le calcul du surplus/bilan aboutit à une valeur négative, le surplus est considéré comme nul de façon à éviter tout risque de compensation mécanique dans l’agrégation des surplus/bilans cantonaux à des territoires plus larges. Cette valeur négative peut se traduire par un flux physique réel d’azote manquant en entrée ou en trop en sortie : incertitude du coefficient des prélèvements au niveau des prairies, zone avec import de matière organique. En comptabilisant les bilans négatifs obtenus dans certains cantons, le bilan national s’élèverait à 359 000 tonnes alors que le surplus national s’établit à 669 000 tonnes.

Le surplus correspond donc à la quantité maximale d’élément excédentaire sur une surface agricole donnée qui risque d’être transférée vers le milieu aquatique.
Surplus = fertilisation synthétique + fertilisation organique + fixation symbiotique + déposition atmosphérique – volatilisation - export par les cultures et fourrage

Conduites par le ministère en charge de l’agriculture, les enquêtes sur les pratiques culturales décrivent les interventions des exploitants agricoles sur leurs parcelles entre une récolte et la suivante : travail du sol, semences utilisées, engrais épandus et traitements phytosanitaires. Ces enquêtes permettent notamment d’évaluer l’évolution des impacts des pratiques agricoles sur l’environnement. Elles portent sur les grandes cultures et prairies, la viticulture, les légumes et les vergers.

Pour mieux comprendre

Nitrates et autres macropolluants dans les eaux

Mis à jour le  6/05/2015