Essentiels sur l'environnement

Environnement

Assainissement : la collecte des eaux usées et pluviales

Les eaux usées domestiques doivent être collectées puis assainies en station d'épuration, avant d'être rejetées dans le milieu naturel.

Les eaux de pluie, c'est-à-dire les "eaux issues des précipitations naturelles et n'ayant pas pu être intentionnellement souillées", doivent également être traitées. En effet, elles peuvent se charger en matières polluantes au cours du ruissellement, par exemple sur les routes, les toits, les jardins, etc. Ces matières polluantes peuvent être solides (particules organiques, matières végétales carbonées, déchets domestiques) ou dissoutes (hydrocarbures, métaux lourds, pesticides).

Les réseaux de collecte des eaux usées, ou "égouts", ont pour fonction de collecter les eaux usées domestiques et les eaux de pluie, puis de les acheminer vers les stations d'épuration. On distingue deux types de réseaux :

     - les réseaux unitaires collectent les eaux usées et les eaux pluviales dans les mêmes canalisations ;
     - les réseaux séparatifs, plus récents, comprennent deux systèmes de collecte séparés pour les eaux usées et les eaux de pluie.

Le réseau séparatif permet de mieux gérer les brutales variations de débit dues aux fortes pluies et d'éviter ainsi les débordements d'eaux usées vers le milieu naturel. De plus, il permet de mieux adapter la capacité des stations d'épuration et les traitements en fonction de l'origine de l'eau : eaux usées issues des utilisations domestiques de l'eau potable (WC, salle de bains, cuisine, buanderie, etc.) ou eaux pluviales (eaux de ruissellement et toitures, de drainage, etc.).

Linéaire du réseau de collecte des eaux usées par abonné et part du réseau unitaire dans le linaire total

Linéaire du réseau de collecte des eaux usées par abonné et part du réseau unitaire dans le linaire total

Source :
SOeS-SSP, Enquête Eau 2008.


Le réseau unitaire, plus ancien, comprend environ 97 000 km de canalisations en 2008. Il est surtout présent dans les petites communes (moins de 400 habitants) ou à l’inverse dans les communes de plus de 50 000 habitants, dans les centres-villes anciens. La part du réseau unitaire régresse au profit du réseau séparatif : en 10 ans, le réseau unitaire à diminué de 1,2 % et le réseau séparatif (toutes canalisations confondues) à augmenté de 8,3 %. En 2008, le réseau séparatif compte plus de 200 000 km de canalisations pour la collecte des eaux usées et un peu plus de 95 000 km pour la collecte des eaux pluviales.

En France, la longueur moyenne de réseau de collecte tous confondus, par abonné au service d’assainissement collectif, est de 21,2 mètres (m). De fortes disparités  régionales existent  sans doute du fait de la densité de la population. Par exemple, il y a en moyenne 30 m de canalisation par abonné en Auvergne, contre 15 m pour un abonné en Ile-de-France.

La nécessité de collecter les eaux de pluie est accentuée du fait de l’imperméabilisation des sols due à l’urbanisation. Un sol imperméable empêche l’eau de s’infiltrer, accélère les phénomènes de ruissellement et les risques d’inondation. Si la majorité des eaux pluviales est collectée par des réseaux de collecte séparatifs ou unitaires à destination des stations d’épuration ou du milieu naturel, les urbanistes sont néanmoins appelés à se tourner vers des techniques alternatives, qui consistent à diminuer le ruissellement en favorisant l’infiltration ou en ralentissant les écoulements.

Une des solutions les plus courantes consiste à mettre en place des bassins de rétention artificiels installés sur le parcours des tracés naturels ou artificiels (réseaux de collecte) des eaux pluviales. Ces bassins permettent de pallier les insuffisances du réseau en retenant les eaux lors d’évènements pluvieux. Une autre solution consiste à construire des ouvrages de stockage ou d’infiltration, si le sol est suffisamment perméable, qui permettent de réduire les eaux de ruissellement envoyés au réseau de collecte.

En 2008, un quart des communes françaises ont pris des mesures spécifiques pour s’assurer d’une bonne gestion des eaux pluviales, notamment au travers de documents d’urbanisme tels que le schéma de cohérence territorial (SCOT) et le plan local d’urbanisme (PLU).

Part des communes ayant pris des mesures* pour la maîtrise des eaux pluviales en 2008

Part des communes ayant pris des mesures* pour la maîtrise des eaux pluviales en 2008

Note :
* Les mesures prises en comptes incluent la mise en place de bassins de rétention ou de fossés drainant et doivent être actées dans un document d’urbanisme.

Source : SOeS-SSP, Enquête Eau 2008.

Voir aussi...

  • www.agreste.agriculture.gouv.fr (Service statistique du ministère de l’agriculture)
  • www.developpement-durable.gouv.fr (ministère de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement)Rubrique "Urbanisme, aménagement durable et ressources naturelles" > "Eau et biodiversité" > "Eaux et milieux aquatiques"

Mis à jour le  6/04/2011