Essentiels sur l'environnement

Environnement

Les facteurs d'évolution du besoin en matières de l’économie

L’évolution du besoin en matières de l’économie dépend de facteurs d’ordre à la fois démographique, économique et technique. Le facteur démographique étant pris en compte ici par la taille de la population, le niveau de vie est estimé au travers du produit intérieur brut par habitant (PIB/habitant). Enfin, la quantité de matière mobilisée rapportée au produit intérieur brut (DMI/PIB) ou intensité matières retrace les effets cumulés du progrès technique et de l’évolution de la répartition de la valeur ajoutée entre les différentes branches économiques.

Graphe : Décomposition des facteurs d'évolution du besoin en matières de l'économie

L’évolution technique et l'évolution de la répartition de la valeur ajoutée entre les différentes branches ont contribué à diminuer l’intensité matières de l’activité économie française, c’est-à-dire la masse de matières mobilisées pour générer chaque unité de PIB. Entre 1990 et 2008, le seul effet résultant de ces deux évolutions aurait entraîné, toutes choses égales par ailleurs, une diminution du DMI de plus de 20 %. En 2009 et 2013, la contraction de l’activité économique liée à la crise sur le début de la période, en particulier dans le secteur de la construction, amplifie la diminution du DMI. Cette baisse est de plus de 30 % par rapport à 1990.

La diminution de l’intensité matérielle de l’économie française entre 1990 et 2013 résulte majoritairement du changement de répartition de la valeur ajoutée entre les différentes branches. Au cours de cette période, l’importance relative en termes de valeur ajoutée de certaines activités industrielles grosses consommatrices de matières, comme la production et la transformation des métaux, ou la construction, a reculé au profit d’activités de services, moins consommatrices de matières, du moins directement (la baisse d’activités sur le territoire national peut en effet se traduire par une augmentation de flux indirects à l’étranger).

Concernant la composante technique, l’activité de construction est la première contributrice à la baisse de l’intensité matérielle de l’économie, étant donné l’importance des matériaux de construction dans la masse totale de matières mobilisées. Les modifications intervenues dans les conditions de production d’électricité (remplacement du charbon ou du pétrole par le gaz) ont, dans une moindre mesure, également joué dans le sens de la baisse de l’intensité matérielle au cours de cette période. L’accroissement de l’utilisation de matières premières secondaires issues du recyclage, notamment pour la production des métaux, des papiers-cartons et du verre, a également eu un effet sur la baisse de l’intensité matérielle. Cependant, l’effet du recyclage est plus important lorsque l’on tient compte des flux cachés.

Les effets de la baisse de l’intensité matérielle de l’économie française ont été compensés par l’augmentation du niveau de vie. Au cours de la période 1990-2013, la seule augmentation du PIB par habitant aurait provoqué, toutes choses égales par ailleurs, une augmentation du DMI de plus d’un quart.

Sur la base de la seule croissance de la population, le DMI se serait accru de 13 % entre 1990 et 2013.

Mis à jour le  3/05/2016