En 2010, environ 668 000 jeunes ont quitté pour la première fois le système éducatif en France métropolitaine, après avoir suivi une formation allant du niveau V (CAP, BEP) au niveau I (master, diplôme d’ingénieur). Parmi eux, 22 541 jeunes ont suivi une formation initiale en environnement, soit 3,4 % de l’ensemble des sortants.
En 2013, ils sont interrogés afin qu’ils décrivent leur parcours professionnel depuis leur arrivée sur le marché du travail et la situation qu’ils occupent en termes d’emploi.
La spécialité de formation demeure le principal déterminant à l’insertion professionnelle…
Les domaines de formation « prévention et réduction des pollutions, nuisances et risques » et « maîtrise de l’énergie et énergies renouvelables » sont les plus favorables à l’insertion professionnelle. Sur le plan des trajectoires professionnelles, avoir préparé un diplôme en prévention des pollutions facilite l’accès durable à l’emploi. Les sortants de ce type de formation sont 71 % à accéder durablement à l’emploi ; ils attendent par ailleurs moins longtemps que les autres avant de trouver leur premier emploi (3,3 mois) et restent également moins longtemps au chômage (5,7 mois).
Avoir préparé un diplôme dans le domaine de l’énergie offre plus de chance d’être en situation d’emploi après trois ans de vie active et d’occuper un emploi à durée indéterminée ; 80 % des jeunes « formés » dans le domaine de l’énergie travaillent en 2013 (soit 8 points de plus que la moyenne). Parmi eux, 72 % occupent un emploi à durée indéterminée -EDI- (+ 14 points par rapport à la moyenne) et seulement 9 % exercent un emploi à durée déterminée -EDD- (- 15 points).
… mais l’insertion professionnelle revêt des réalités différentes
L’insertion professionnelle des jeunes issus des formations environnementales est à nuancer selon le niveau du diplôme préparé, selon s’il s’agit d’une femme ou d’un homme, ou bien si la formation a été suivie en apprentissage ou non.
D’une façon générale, l’insertion est d’autant plus aisée que le niveau de diplôme préparé s’élève. En l’occurrence, qu’il s’agisse de formations environnementales ou non, avoir préparé un diplôme de type CAP/BEP offre le moins de chance de connaître une insertion favorable (comparé aux diplômes de l’enseignement supérieur). Les parcours professionnels des jeunes sortis d’une formation environnementale de niveau BEP/CAP sont en effet les plus difficiles : seuls 45 % accèdent durablement à l’emploi (c’est 13 points de moins que la moyenne) et 23 % connaissent un chômage durable ou récurrent avec une durée moyenne du chômage de 13 mois (soit 6 mois de plus que la moyenne). En 2013, 41 % sont au chômage (soit 23 points de plus). La particularité des formations environnementales concerne l’insertion plus favorable pour les sortants ayant préparé un diplôme de niveau Bac + 3 (licence professionnelle en grande partie) ou de niveau Bac + 2 (BTS/DUT) par rapport à un Bac + 4 et plus.
Une femme arrivée sur le marché du travail en 2010 après avoir suivi une formation environnementale a moins de chance de s’insérer dans la vie active qu’un homme. Quel que soit le domaine de formation (environnement ou non), les hommes s’insèrent plus efficacement dans la vie active. Dans le domaine de l’environnement, les femmes sont moins nombreuses à accéder durablement à l’emploi (54 % contre 60 %) et à travailler après trois années passées sur le marché du travail (7 points d’écart). Les périodes de chômage ou d’inactivité durable les concernent davantage (12 % contre 9 %), tout comme les contrats précaires (contrat aidé, EDD).
L’apprentissage influe favorablement sur le niveau d’insertion, que le jeune ait étudié dans le domaine de l’environnement ou non. Sur le plan des parcours professionnels, les apprentis de l’environnement ont plus de chance de connaître une trajectoire d’accès durable à l’emploi qu’un jeune ayant suivi sa formation par la voie « classique » ; ils trouvent leur premier emploi en moins de trois mois en moyenne (contre 4,5 mois). Ils sont également moins exposés au risque de chômage durable ou récurrent. Plus des trois quarts travaillent trois ans après leur sortie du système éducatif ; c’est 7 points de plus que pour les non apprentis. Parmi eux, 65 % occupent un emploi à durée indéterminée (soit 9 points de plus).
Les chances d’insertion pour la « Génération 2010 » sont un peu plus faibles pour les jeunes ayant suivi une formation environnementale…
Du point de vue des parcours professionnels, la formation environnementale offre 25 % de chance en moins d’accéder durablement à l’emploi par rapport à un jeune ayant étudié dans un autre domaine. Quantitativement, 58 % des jeunes issus des formations environnementales en 2010 accèdent durablement à l’emploi (contre 60 % pour les autres) ; ils sont presqu’autant à avoir connu un chômage durable ou récurrent (8 %). Quant aux conditions d’emploi, un sortant d’une formation environnementale a 16 % de chance en moins d’occuper un EDI et 9 % de chance en moins de gagner plus de 1 400 euros par mois. Quant à la probabilité d’être en situation d’emploi trois ans après leur sortie du système éducatif, un jeune ayant préparé un diplôme en environnement a quasiment autant de chance que celui ayant suivi une formation dans un autre domaine.
… ces mêmes jeunes semblent cependant résister un peu mieux, sur la durée, à la dégradation du marché du travail, par rapport aux sortants des autres formations
Qu’ils aient étudié dans le domaine de l’environnement ou non, les jeunes de la « Génération 2010 » sont moins nombreux à accéder durablement à l’emploi par rapport à ceux de la « Génération 2007 ». Les périodes de chômage durable sont toutefois moins fréquentes pour les jeunes de l’environnement (- 3 points entre les deux générations contre + 2 points pour les autres). Ces derniers attendent également un peu moins de temps avant de trouver leur premier emploi par rapport à la « Génération 2004 » (- 17 %), au contraire des sortants des autres formations (+ 2 %). Ils restent aussi moins longtemps au chômage qu’en 2004-2007 tandis que les autres voient leur durée moyenne du chômage s’élever (+ 21 %).
Trois ans après la sortie du système éducatif, on observe une augmentation continue du nombre de sortants de formations non environnementales au chômage depuis « Génération 2004 » (+ 6 points) et une baisse de la part des jeunes en emploi (- 8 points). Pour les « formés » en environnement, les effets de la dégradation du marché du travail sont plus visibles entre les « Générations 2007 » et « 2010 » tout en restant moins marqués par rapport aux autres.
Pour autant, il est difficile d’en conclure que l’environnement est un domaine d’études qui permet de faire face à la dégradation du marché du travail.
nd : non disponible.
Note : aucun jeune ayant préparé une formation en environnement de niveau Bac n'est sorti du système éducatif en 2004. Pour pouvoir comparer les typologies de trajectoires (propres à chaque enquête) d'une génération à l'autre, il est nécessaire d'appliquer la même typologie, en l'occurrence celle de 2010, aux échantillons des enquêtes précédentes. Les données à disposition ne nous ont pas permis d'appliquer les typologies 2010 sur la « Génération 2004 ».
Avertissement : afin d’assurer la comparaison par niveau entre les formations environnementales et les autres, ces dernières ont été reclassées manuellement selon la variable « diplôme préparé ».
Champ : France métropolitaine, résultats selon le diplôme préparé, sans la catégorie « Autres » (sortants de sections spécialisées telles que SEGPA, CLIPPA, CIPPA…), excepté pour les chiffres suivis d’un astérisque.
Les jeunes formés dans le domaine de l’environnement exercent-ils un métier environnemental ?
Avoir suivi une formation initiale en environnement est déterminant pour l’exercice d’une profession spécifiquement environnementale (appelée « profession verte ») ou dont le contenu évolue pour intégrer les problématiques environnementales (appelée « profession verdissante).
Un vaste panel de professions est exercé par les jeunes issus des formations environnementales. En 2013, moins d’un sur deux occupe une profession verte ou verdissante (41 % contre 17 % pour les jeunes ayant étudié dans un domaine différent de l’environnement). Parmi eux, 6 % exercent une profession verte. Cela concerne particulièrement ceux formés dans les domaines de la prévention des pollutions et de la gestion sociétale de l’environnement. Seulement 8 % des jeunes ayant suivi une formation en protection de la nature occupent un métier spécifiquement environnemental. Les jeunes formés en environnement sont également 35 % à occuper une profession verdissante en 2013. Les domaines de formation « aménagement du territoire » et « énergie » sont caractéristiques : respectivement 45 % et 43 % des jeunes ayant suivi une formation dans ces domaines exercent une profession verdissante en 2013.
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Mis à jour le 2/08/2016