Essentiels sur l'environnement

Environnement

Les impacts des pesticides

En plus de tuer l'espèce visée (insecte, champignon, plante indésirable…), les effets des pesticides sur l'environnement sont nombreux. Les substances et/ou les molécules issues de leur dégradation sont susceptibles de se retrouver dans l’air, le sol, les eaux, les sédiments… ainsi que dans les aliments. Elles présentent, par leur migration entre ces compartiments de l’environnement, des dangers plus ou moins importants pour l’homme et les écosystèmes, avec un impact à court ou à long terme.

Impacts des pesticides sur la qualité de l’eau

Les pesticides se retrouvent dans les eaux de surfaces (cours d’eau et étendues d’eau) ainsi que dans les eaux souterraines et marines. Sont retrouvées dans ces milieux des molécules actuellement utilisées, ainsi que des molécules interdites d’usage depuis de nombreuses années (atrazine par exemple). Les produits de dégradation (métabolites) de ces molécules sont également fréquemment détectés.

Ainsi, en 2011 :
- des pesticides sont présents dans 93 % des points de suivi des cours d’eau métropolitains et dans 85 % de ceux de Guadeloupe, Martinique et la Réunion. Ce constat est pratiquement le même depuis que les premiers bilans ont été réalisés à la fin des années 1990. Cette contamination est souvent le fait de la présence simultanée de plusieurs pesticides. Si 30 % des points présentent de 1 à 5 pesticides, plus de 20 pesticides différents ont été mesurés sur 18 % des points de suivi, localisés dans le Bassin parisien, en amont du Rhône, dans le nord de la France et, plus ponctuellement, en Pays de la Loire et en Martinique ;

- des pesticides sont présents dans 63 % des points de suivis des nappes métropolitaines, et 57 % de ceux des DOM. Ces pourcentages, moins importants que dans les cours d’eau, sont globalement stables depuis dix ans. Hormis pour les zones de relief et les zones argileuses, aucun territoire n’est épargné.

L’ensemble de ces résultats repose sur les campagnes régulières de surveillance de la directive cadre sur l’eau, en l’état actuel des connaissances. Des campagnes complémentaires menées en 2011 pour approfondir la connaissance des pesticides dans les nappes ont mis en évidence la présence de pesticides non surveillés jusqu’à présent.

Impacts des pesticides sur la qualité de l’air

En France, du fait d’une prise de conscience récente de la pollution de l’air par les pesticides, de l’absence de normes des pesticides dans l’air mais aussi de la diversité des molécules actives utilisées et des difficultés techniques, il n'existe pas aujourd’hui de réglementation spécifique relative à la contamination de l’air par les pesticides. Toutefois, dès le début des années 2000, quelques associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (Aasqa) ont mis en place des campagnes spécifiques de mesure des pesticides dans l'air.

Près d'une centaine de sites différents ont été échantillonnés.  Les résultats illustrent la variabilité des niveaux de concentrations qui peuvent être mesurés. Ils permettent aussi de mettre en évidence l'influence directe des périodes de traitement sur les concentrations observées ainsi que celle des pratiques phytosanitaires à proximité des points de mesures. Des différences significatives sont ainsi observées selon la catégorie de zones agricoles étudiée : grandes cultures et céréales, arboriculture, viticulture… Depuis 2000, 114 substances actives différentes ont été détectées dans l’atmosphère : certaines substances interdites depuis de nombreuses années ont notamment été mesurées (lindane) ; on observe également des variations saisonnières marquées, largement corrélées avec les périodes d’utilisations agricoles des pesticides (source : Observatoire des résidus de pesticides).

Dans le cadre du plan Écophyto 2018, il est envisagé de mener une réflexion sur l’élaboration d’un indicateur agrégé de présence de pesticides dans l’air afin de pouvoir suivre au niveau national l’effet de l’usage des pesticides sur la qualité de l’air.

Impacts des pesticides sur la biodiversité

Les pesticides sont un facteur majeur d’incidence sur la diversité biologique, de même que la perte d’habitat et le changement climatique. En effet, les conséquences de l’utilisation des pesticides se caractérisent tout d’abord à court terme par une intoxication directe ou indirecte des organismes, une réduction de l’offre de nourriture (insectes, graines d’adventices), des effets non mortels sur la reproduction et le comportement… Ils peuvent être ainsi à l’origine de déséquilibres sur les écosystèmes en affectant par exemple :
-    les populations d’abeilles : 3 néonicotinoïdes (insecticides neurotoxiques) ont été suspendus par la Commission européenne en 2013 ;
-    les insectes auxiliaires (prédateurs de certains nuisibles) ;
-    les vers de terre ;
-    les rongeurs ;
-    les oiseaux ;
-    les poissons…

Impacts des pesticides sur la qualité des aliments

En application du règlement n° 396/2005 concernant les limites maximales applicables aux résidus de pesticides fixées par la Commission européenne, chaque année des plans de surveillance et de contrôle destinés à s’assurer de la conformité des denrées d’origine végétale à la réglementation sont mis en œuvre par les directions départementales de la protection des populations.

Les limites maximales de résidus (LMR) de pesticides correspondent aux quantités maximales attendues, établies à partir des bonnes pratiques agricoles. Il y a une LMR pour chaque fruit, légume ou céréale et chaque pesticide. Elle est exprimée généralement en mg par kg.

En 2010, ces programmes de surveillance et de contrôle ont conduit aux résultats suivants (après prise en compte de l’incertitude analytique) sur  5 180 échantillons :
-    pour les fruits, 65,9 % des échantillons contiennent des résidus détectables et 1,7 % ont une teneur en pesticides supérieure aux LMR ;
-    pour les légumes, 29,1 % contiennent des résidus détectables et 1,4 % présentent des dépassements de LMR ;
-    les céréales présentent 0,4 % de non-conformité sur 234 échantillons. 1 % de non- conformité a été constatée sur les produits transformés ;
-    les contrôles sur les produits d'alimentation infantile et sur 220 échantillons de produits issus de la production biologique n’ont révélé aucune non-conformité au sens communautaire.

Pour mieux comprendre

Mis à jour le 22/05/2015