Essentiels sur l'environnement

Environnement

Pratiques culturales et utilisation des pesticides en France

En 2011, l’usage des produits phytosanitaires en France concerne 96 % des surfaces de grandes cultures pour les herbicides, 64 % pour les fongicides et 34 % pour les insecticides. Lors de la précédente enquête en 2006, ces chiffres étaient légèrement plus élevés avec respectivement des taux de 98 %, 68 % et 36 % (source : enquête sur les pratiques culturales).

Conduites par le ministère en charge de l’Agriculture, les enquêtes sur les pratiques culturales décrivent les interventions des exploitants agricoles sur leurs parcelles entre une récolte et la suivante : travail du sol, semences utilisées, engrais épandus et traitements phytosanitaires. Elles portent sur les grandes cultures et prairies, la viticulture, les légumes et les vergers.

Les 14 grandes cultures enquêtées en 2011 étaient les suivantes : le blé tendre, le blé dur, l’orge, le triticale, le maïs (grain et fourrage), le colza, le tournesol, le pois protéagineux, la betterave sucrière, la pomme de terre, les prairies temporaires, les prairies permanentes et la canne à sucre. L’échantillon portait sur un total de 25 420 parcelles représentatives de ces cultures.

Avec une production en 2011 de l’ordre de 117 millions de tonnes, les grandes cultures représentent une surface de plus de 50 % de la surface agricole utilisée en France. Presque toutes les surfaces de grandes cultures reçoivent un herbicide.

En 2011, 93 % des surfaces de grandes cultures sont implantées avec des semences traitées. Pour un tiers des surfaces, l’exploitant ne connaît pas la nature de l’enrobage utilisé (insecticide, fongicide, anti-limaces, anti-oiseaux ou autres).

En 2011, le blé tendre reçoit 36 % des tonnages de substances actives utilisées sur les grandes cultures pour 37 % de la superficie en grandes cultures. Quant à la pomme de terre et à la betterave sucrière, elles représentent respectivement 1 % et 3 % de la superficie en grandes cultures et reçoivent 12 % et 7 % de quantité de substances actives.

Exprimée en kg/ha, la quantité de substance active est cependant difficile à interpréter, ce ratio ne reflétant ni une intensité d’usage (certaines matières actives s’utilisent à plusieurs kg/ha et d’autres à moins de 100 g/ha), ni un degré de toxicité pour l’environnement.

De ce fait, un nouvel indicateur mis au point au Danemark a vu le jour en 2007. Il s’agit de l’indicateur de fréquence de traitement (IFT) qui permet d’évaluer la « pression phytosanitaire » exercée sur chaque parcelle. L’IFT est exprimé en « nombre de doses homologuées par hectare » appliquées sur la parcelle pendant une campagne culturale. Cet indicateur peut être calculé pour un ensemble de parcelles, une exploitation ou un territoire, ou encore par grande catégorie de produits (herbicides par exemple).

En France, l’IFT est calculé à partir de deux bases de données nationales :
-    la première permet d’associer à chaque produit la « dose homologuée » qui sera utilisée dans le calcul de l’IFT ;
-    la seconde donne des indications précises sur les pratiques agricoles, les itinéraires techniques, l’utilisation de produits phytosanitaires sur un échantillon important de parcelles agricoles, pour les cultures les plus présentes à l’échelle nationale.

Il s’agit d’un bon indicateur d’intensité de pression. Il est notamment utilisé pour la mise en place des mesures agri-environnementales et le suivi du plan Écophyto.

Les IFT varient en fonction des cultures. Ils sont beaucoup plus élevés pour la pomme de terre (15,6 doses par hectare) et s’échelonnent entre 1,5 dose par hectare (maïs fourrage) et 5,5 doses par hectare (colza) pour les autres grandes cultures.

Globalement, en 2011, l’IFT des grandes cultures est en moyenne de 3,4 doses de référence à l’hectare. Cet indicateur a peu évolué depuis les années 1990 puisqu’il s’élevait à 3,4 en 1994, 3,8 en 2001 et 3,7 en 2006.

En 2011, pour la plupart des cultures, les IFT totaux en grandes cultures sont proches de ceux de 2006. On note cependant, une diminution significative de cet indicateur pour les cultures de tournesol et maïs fourrager (du fait de la diminution du recours aux herbicides) et de pois protéagineux (du fait de la diminution du recours aux fongicides). Les IFT herbicides ont augmenté pour les betteraves sucrières en passant de 2,1 à 2,7 sur la période 2006-2011 ainsi que pour les pommes de terre (2,3 en 2011 contre 2,1 en 2006).

Pour mieux comprendre

Mis à jour le 22/05/2015