Essentiels sur l'environnement

Environnement

Les actions individuelles visant à protéger l’environnement au quotidien

Un tiers des Français se déclare tout à fait d’accord avec l’idée que tout un chacun peut – à titre personnel – jouer un rôle dans la protection de l’environnement (source : Eurobaromètre, «Attitudes des citoyens européens vis-à-vis de l'environnement », mai 2014). C’est davantage qu’en 2011 (33 contre 30 %) mais cela reste beaucoup plus faible que dans d’autres pays européens : en Espagne ou en Allemagne, plus d’une personne sur deux semble convaincue de sa capacité à jouer un rôle dans la protection de l’environnement ; aux Pays-Bas, ce sont presque trois quarts de la population qui répondent de la sorte. Avec la Pologne (19 %), la France est l’un des pays où s’exprime le plus de désaccord à l’égard de cette idée (17 % contre 13 % en moyenne à l’échelle européenne).

Interrogés sur l’implication des citoyens en faveur de l’environnement, les Français jugent sévèrement leurs compatriotes. En 2014, ils sont en effet 77 % à considérer que les citoyens n’en font pas assez pour protéger l’environnement (contre 74 % en 2011). Cette perception négative va à l’encontre des résultats observés à l’échelle européenne où la part des enquêtés jugeant insuffisante l’action des individus en faveur de l’environnement est en baisse (65 % contre 69 % en 2011). À la différence des Allemands qui sont 41 % à considérer que les citoyens en font assez en faveur de l’environnement, les Français ne sont que 18 % à être de cet avis (source : Eurobaromètre, «Attitudes des citoyens européens vis-à-vis de l'environnement», mai  2014).

Depuis les années 1990, le ministère en charge de l’Environnement mène de manière régulière des enquêtes quantitatives pour connaître les actions individuelles que les Français privilégient afin de protéger l’environnement. S’imposant de longue date comme la pratique environnementale incontournable, le tri des déchets ménagers était cité en 2013 par 62 % des Français. Levier simple à mettre en œuvre et susceptible d’entraîner des résultats significatifs, le tri sélectif des déchets a été facilité par la diffusion élargie de dispositifs de tri à l’échelle municipale.

Le poids de cette pratique tend cependant à masquer les autres actions individuelles qui peuvent permettre de protéger l’environnement. C’est pourquoi le questionnement a évolué en 2015, afin de saisir les actions jugées les plus efficaces, celles qui sont mises en œuvre le plus fréquemment et celles que les ménages ont le plus de difficultés à intégrer dans leur quotidien.
Le tri des déchets pour le recyclage s’impose à nouveau comme la principale pratique environnementale mise en œuvre, même si elle n’est pas considérée comme la plus efficace. Sur cet aspect, les Français considèrent en effet qu’il serait plus efficace de produire moins de déchets, de réduire sa consommation d’énergie ou de choisir un mode de transport plus respectueux de l’environnement.

Graphe : Actions individuelles pour protéger l'environnement : fréquence, difficultés et efficacité présumée

En croisant deux des facteurs étudiés (difficulté et mise en œuvre), quatre types de pratiques se distinguent : les actions faciles qui sont fréquemment mises en œuvre (gestion des déchets), celles qui paraissent assez simples mais qui sont peu fréquentes (réduction de la consommation d’eau et choix de produits locaux), celles qui sont peu pratiquées et semblent compliquées (moindre utilisation de la voiture et achat de produits écolabellisés) et celles qui sont mises en œuvre en dépit du caractère difficile qui leur est attribué (économies d’énergie et choix d’un mode de déplacement moins polluant).

Au-delà des opinions ou des intentions exprimées, d’autres enquêtes interrogent plus concrètement les actions qui ont été récemment mises en œuvre par les individus pour des raisons environnementales. Faisant à nouveau apparaître la prédominance du tri sélectif, ces données permettent de saisir certaines spécificités françaises en matière de pratiques environnementales des ménages. 

Graphe : Actions récemment accomplies pour des raisons environnementales


À l’instar du tri des déchets, les économies d’énergie s’imposent depuis de nombreuses années comme l’une des principales actions que les citoyens mettent en œuvre à leur échelle dans une perspective environnementale. Promues depuis une quinzaine d’années dans le cadre de campagnes de sensibilisation, les actions individuelles visant à réduire sa consommation énergétique ont toutefois accusé un recul (- 3 points) entre 2011 et 2014. Un phénomène similaire s’observe concernant la réduction de la consommation d’eau (- 10 points). En revanche, des progrès significatifs sont constatés sur d’autres plans : comparativement à la situation observée en 2007, le choix de produits locaux semble nettement plus fréquent (+ 26 points), de même que l’adoption de modes de déplacement plus respectueux de l’environnement (+ 11 points) ou l’achat de produits éco-labellisés (+ 9 points). En revanche, les Français ont des difficultés à se défaire des produits jetables ou sur-emballés, dont l’offre reste importante. De même, seul un quart des Français a récemment fait le choix de se passer de sa voiture pour des raisons environnementales. Il n’en reste pas moins que les déclarations des Français se situent, pour l’ensemble des pratiques évoquées, au-dessus du niveau moyen constaté dans l’Union européenne.

Invités à se prononcer sur ce que sont les trois actions prioritaires que les citoyens devraient mettre en œuvre dans leur vie quotidienne pour protéger l’environnement, les Français s’accordent avec la moyenne européenne et placent – une fois encore – le tri des déchets en première position. Au deuxième rang, la France se singularise en jugeant qu’il serait crucial que davantage d’automobilistes renoncent à leur véhicule et privilégient les transports publics (48 % contre 28 % pour l’UE 28). En troisième position, les opinions des Français et des Européens se rapprochent à nouveau puisque 39 % des enquêtés considèrent que la réduction de la consommation d’énergie (éclairage, chauffage, électroménager) à son domicile est un moyen efficace d’agir au quotidien pour protéger l’environnement.

Graphe : Selon vous, quelles devraient être les trois principales priorités pour les habitants de votre pays dans leur vie quotidienne, afin de protéger l'environnement ?


C’est en France que les enquêtés déclarent le plus fréquemment (32 %) qu’acheter davantage de produits locaux (tout en évitant ceux qui viennent de très loin) est une priorité. En revanche, les Français semblent moins convaincus que les Néerlandais (30 contre 55 %) de l’intérêt de réduire le gaspillage alimentaire. De même, tandis qu’un tiers des Allemands déclare qu’il faut réduire les quantités de déchets en évitant d'acheter des produits sur-emballés et en choisissant des produits ayant une plus longue durée de vie, les Français sont deux fois moins nombreux à considérer cette proposition comme prioritaire.

Un peu mieux disposés que la moyenne des Européens quand il s’agit d’acheter des produits respectueux de l'environnement pour leurs besoins journaliers (23 % contre 22 % dans l’UE 28) ou de réduire leur consommation d’eau à domicile (15 contre 14 %), les Français paraissent un peu moins enclins à juger comme prioritaires les choix qui les engagent le plus d’un point de vue financier. L’idée de «remplacer sa voiture par un modèle plus économe en énergie, même si celui-ci est plus petit ou plus cher» n’attire ainsi que 12 % des répondants en France (contre 19 % aux Pays-Bas). Dans le même sens, seuls 8 % des Français (contre 15 % des Allemands) privilégient l’idée de «prendre en considération les aspects environnementaux» lors de «dépenses importantes (par exemple un voyage, un système de chauffage, la construction d'une maison, etc.)».

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Mis à jour le 15/03/2016