Essentiels sur l'environnement

Environnement

Des pratiques de consommation plus respectueuses de l’environnement

Fin 2015, deux « définitions » de la consommation responsable continuent de s’imposer très nettement. Citée par 41 % des Français, la première se focalise sur les circuits courts et la proximité, en privilégiant les emplois locaux et la réduction de la distance parcourue par les produits. En recul de quatre points, la seconde consiste à n’acheter que ce qui est nécessaire afin d’éviter tout gaspillage. La robustesse des produits (9 %), le respect de l’environnement (7 %) et les conditions «équitables» de production (2 %) sont des dimensions moins valorisées de la consommation responsable pour les Français, même si elles rejoignent pour partie les enjeux de sobriété et de proximité qui caractérisent les deux principales définitions.

Graphe : on parle de plus en plus de

 

Des pratiques favorables à l'environnement : les achats

L’achat de produits issus de l’agriculture biologique constitue un indicateur de diffusion d’une certaine sensibilité environnementale, même si la préservation de l'environnement n'est pas la seule raison qui explique ce type d’achat (les bénéfices pour la santé sont aussi une motivation). Ceux qui choisissent ces produits font en effet preuve, plus souvent que le reste de la population, d’opinions et de gestes en faveur de l’environnement. Depuis 2010, la part des Français déclarant avoir récemment acheté des produits bio en magasin a connu une croissance de 7 points, pour atteindre un niveau de 47 %. Cette moyenne nationale dissimule toutefois la persistance de différences notables au sein de la population.

Après avoir progressé de 5 points entre 2010 et 2012, la part des enquêtés qui déclarent avoir récemment acheté un produit portant un label écologique a eu tendance à baisser les deux années suivantes. En 2015, cet indicateur repart à la hausse. Désormais, un  consommateur sur deux semble avoir pris l’habitude de tenir compte de l’étiquetage environnemental au moment de faire ses choix.

Tableau : attention portée à l'étiquetage environnemental

Note : les modalités «souvent» et « toujours » sont cumulées pour les trois premiers items.
Source : SOeS, plateforme Environnement de l’enquête de conjoncture auprès des ménages, réalisée par l’Insee

Après avoir progressé entre 2010 et 2013, la vigilance des Français à l’égard de la quantité de déchets générée par leur consommation accuse depuis 2014 un recul notable. 34 % des enquêtés affirment prendre régulièrement en considération la quantité de déchets qu’ils sont susceptibles de générer. Ils ne sont toutefois que 11 % à en faire un critère de choix systématique.
Par ailleurs, si plus d’une personne sur deux affirme faire fréquemment attention à la distance parcourue par les produits alimentaires, il n’en va pas de même concernant les autres produits (vêtements, chaussures, meubles) : seuls 14 % des personnes interrogées consultent systématiquement les étiquettes de ces marchandises (contre 27 % pour les fruits, les légumes et la viande) afin de connaître leur origine géographique.

La sobriété des usages énergétiques

Dans le domaine de l’énergie, la sobriété des usages est un moyen de maîtriser sa consommation, dans une perspective tout à la fois économique et écologique. Un Français sur quatre reconnaît cependant n’agir que rarement sur son thermostat pour faire des économies d’énergie. Considérée comme un moyen efficace de limiter ses dépenses énergétiques, la régulation de la température du logement est une pratique dont la fréquence a augmenté (+ 5 points) entre 2010 et 2015, alors que dans le même temps l’extinction des veilles régressait nettement (- 14 points). En 2015, la situation paraît s’accentuer encore : un peu moins d’un quart des personnes interrogées déclarent en effet ne jamais éteindre complètement ses appareils électroniques. Dans un contexte marqué par le renchérissement du coût de l’énergie, les ménages semblent concentrer leurs efforts sur les équipements les plus énergivores, au détriment d’autres pratiques sobres en énergie dont les gains potentiels sont plus difficiles à estimer pour les particuliers, d’un point de vue financier et environnemental.

A votre domicile, vous arrive-t-il de...


Les produits respectueux de l’environnement : perceptions croisées des Français et des Européens


Avec l’Allemagne, la France est l’un des pays de l’Union européenne où les citoyens se montrent les plus disposés à acheter des produits respectueux de l’environnement, même s’ils sont un peu plus chers (source : Eurobaromètre, « Attitudes des citoyens européens vis-à-vis de l'environnement  », mai  2014). Entre 2011 et 2014, la part des Français qui se déclarent tout à fait d’accord avec cette idée a progressé (de 27 à 33 %) au détriment de celle des plus réticents (de 11 à 8 %).

Pourtant, avec 56 % de personnes interrogées déclarant connaître peu ou pas l’impact environnemental des produits qu’ils consomment, la France est l’un des pays d’Europe les moins informés. En effet, seuls 7 % des Français disent en savoir beaucoup, ce qui est la plus faible valeur observée parmi les pays de l’Union européenne.

Graphe : en général, que savez-vous de l'impact environnemental des produits que vous achetez et utilisez ?

Consacrée à la perception par les consommateurs du marché des produits verts qui se développe depuis plusieurs années, une enquête menée par Eurobaromètre en 2012 permet de saisir certaines singularités des consommateurs français vis-à-vis de ce sujet (source : Eurobaromètre, Flash EB n° 367, "Building the single market for green products", décembre 2012). Parmi les résultats de cette étude, on observe que dans le processus de décision préalable à l’achat, les deux principaux critères sont la qualité du produit (pour 97 % des répondants) et son prix (87 %), aussi bien en France qu’au niveau européen (UE 27). La question de l’impact environnemental du produit est également un aspect important pour 82 % des Français et 84 % des Européens, loin devant la marque (43 et 46 % des répondants). Plus d’un Français sur trois (36 %) considère qu’il s’agit même d’un critère « très important ».

Les Français se situent au niveau de la moyenne européenne en matière d’achat de produits respectueux de l’environnement. Ainsi, 27 % déclarent en acheter «souvent» et 54 % «parfois» (contre 26 et 54 % dans l’UE 27). Ils restent toutefois loin de l’Autriche (48 et 45 %) et de l’Allemagne (37 et 53 %).

Alors que 55 % des Européens sont d’accord avec l’idée que les produits respectueux ont un bon rapport qualité-prix, les Français expriment une voix dissonante : en effet, la France est le seul pays où la majorité des répondants (51 %) est en désaccord avec cette proposition. En revanche, les Français souscrivent largement (80 % contre 74 % en moyenne dans l’UE 27) à l’idée que « les produits respectueux de l’environnement sont aussi efficaces que les produits ordinaires ».

En France comme à l’échelle européenne, les avis sont partagés quant à la faculté de trouver des produits respectueux de l’environnement en magasin. Une petite majorité des Français (53 %) considère qu’ils sont assez faciles à trouver, tandis que 46 % pensent le contraire. De la même manière, un désaccord existe entre les 52 % de Français (et 51 % d’Européens) qui déclarent qu’il est «facile de différencier les produits respectueux de l’environnement des autres produits» et les 47 % qui font état de difficultés en la matière. Les Français se montrent globalement convaincus par l’idée selon laquelle «acheter des produits respectueux de l’environnement peut faire une vraie différence pour l’environnement» (89 %, comme la moyenne européenne). Cependant, la part des Français qui adhèrent «totalement» à cette affirmation (43 %) est inférieure à celle observée dans de nombreux autres pays (Portugal 81 %, Roumanie 74 %) et à l’échelle européenne (50 %).

Alors qu’en France, quatre personnes sur cinq se montrent confiantes à l’égard des produits étiquetés ou indiqués comme respectueux de l’environnement (en ce qu’ils sont censés causer «moins de dégâts à l’environnement que d’autres produits»), ce ne sont que deux Européens sur trois qui expriment un tel positionnement. À titre de comparaison, seuls 44 % des Allemands et 47 % des Néerlandais font confiance à ce type d’étiquetage, tandis que 84 % des Portugais et 81 % des Français et des Belges ne remettent pas en cause la validité des qualités environnementales indiquées sur les produits.

Les Français sont les plus insatisfaits à l’égard des informations environnementales mentionnées sur les étiquettes des produits : 56 % d’entre eux jugent qu’elles ne sont pas claires (contre 48 % à l’échelle européenne) tandis que 13 % déclarent même ne pas avoir connaissance de ces informations. Interrogés pour savoir où ils souhaiteraient trouver des informations environnementales sur ce qu’ils achètent, les Français répondent avant tout sur le produit lui-même ou son étiquette (82 %). Dans la même logique de proximité, ils citent en second le rayon où est situé le produit (51 %). Dans une moindre mesure, ils attendent qu’une telle information soit véhiculée par les médias (36 %), par internet (31 %), par des brochures disponibles en magasin (31 %) ou grâce à des systèmes de code-barres sur les produits (26 %).

Au même titre que les Autrichiens et les Néerlandais, la moitié des Français se montre sceptique à l’égard des «déclarations des fabricants concernant les performances environnementales» de leurs produits. Cette défiance n’atteint toutefois pas le niveau observé en Allemagne où deux tiers des personnes des personnes interrogées ne se disent pas confiantes envers ce type d’allégations. 31 % des Français considèrent qu’ils ont été confrontés à des «déclarations exagérées ou trompeuses vantant les effets bénéfiques de certains produits sur l’environnement au cours des douze derniers mois».

À la différence des Danois et des Néerlandais qui ne semblent pas considérer «l’impact environnemental de la construction des bâtiments» comme un critère de décision important au moment d’acheter un logement, les Français sont – comme les Portugais et les Italiens –nombreux à penser qu’il s’agit au contraire d’un élément d’information important (85 %).

Près d’un Français sur deux (48 %) estime ne pas être bien informé sur la durée de vie des produits qu’il achète. Avec l’Espagne (54 %), la France fait partie des pays où s’exprime le plus le constat d’un déficit d’information, la moyenne européenne n’étant que de 38 %. Très massivement (92 %), Français et Européens plébiscitent l’idée selon laquelle «la durée de vie des produits disponibles sur le marché devrait être indiquée».

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Mis à jour le 15/03/2016