Essentiels sur l'environnement

Environnement

Les mouvements de terrain

Événements fréquents d’origine naturelle ou anthropique, les mouvements de terrain surviennent plus ou moins brutalement, provocant des dégâts sur le bâti et mettant parfois en péril des vies humaines. Un mouvement de terrain est un déplacement, plus ou moins brutal, de sols ou de roches déstabilisés sous l’effet de sollicitations naturelles (fonte de neige, pluviométrie anormalement forte, secousses sismiques, érosion de pied de versant, dissolution des roches carbonatées ou sulfatées) ou anthropiques (terrassement, vibration, déboisement, exploitation de mines et carrières ou de nappes aquifères). Deux types de mouvements de terrain sont communément distingués par leur vitesse : les mouvements lents et continus (tassements, affaissements, glissements de terrain, retrait-gonflement des argiles) et les mouvements rapides et discontinus (effondrement de cavités, éboulements de blocs rocheux, coulées de boue). Les érosions de berges fluviales ou marines peuvent être lentes ou rapides selon le type de matériau érodé.

Selon la base de données Gaspar, 14 800 communes sont classées à risque mouvement de terrain en 2013. Omniprésent sur le territoire, ce risque peut se manifester de manière plus ou moins forte. Les régions montagneuses sont particulièrement exposées aux glissements de terrain, aux chutes de blocs ou aux éboulements. Les effondrements ont pour origine des cavités souterraines naturelles (régions calcaires karstiques) ou anthropiques (exploitations de carrières et de mines). Enfin, les retraits-gonflements des argiles sont des mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation de certains sols argileux. Leur manifestation peut entraîner des dommages importants sur les bâtiments, mais ne constitue pas un risque majeur pour la population.

Note : les retraits-gonflements d’argiles ne sont pas comptabilisés dans la base BDMVT du BRGM.

Sur les 42 259 mouvements de terrain recensés entre 1900 et 2010 (BDMVT, BRGM), 37 % sont des effondrements de cavités, 30 % sont des glissements de terrain et 19 % des chutes de blocs. Les érosions de berges et les coulées de boues sont moins fréquentes avec respectivement 8 % et 6 % des mouvements de terrain recensés. Ce recensement n’est cependant pas complet sur l’ensemble des départements et ne prend pas en compte le phénomène de retrait-gonflement des argiles.

La Picardie, la Haute-Normandie ainsi que les départements du Calvados et de la Sarthe sont principalement concernés par des effondrements, en raison de la présence de marnières, carrières souterraines de craie ou de tuffeau. Les glissements de terrain, phénomènes fréquents en zone montagneuse, sont particulièrement nombreux en région Rhône-Alpes. La Savoie est cependant plus fréquemment affectée par des éboulements et chutes de bloc, même si le nombre de glissements de terrain recensés y est également important. En outre-mer, la Martinique est plutôt exposée aux glissements de terrain du fait de la texture argileuse des sols, alors que la Réunion est plus fréquemment concernée par des chutes de blocs et des éboulements en raison de la présence de zones montagneuses volcaniques.

Suivant l’endroit où surviennent les mouvements de terrain, les conséquences peuvent être catastrophiques. L’écroulement en masse de la face nord du mont Granier a ainsi détruit plusieurs villages et entrainé la mort de plusieurs milliers de personnes en novembre 1248. Cet écroulement de 500 millions de m3 de roches fait partie des plus importants écroulements d’Europe. Les mouvements de terrain peuvent également entraîner des inondations du fait de l’obstruction du lit des rivières par les roches ou entraîner la coupure des voies de communication (routes, voies de chemin de fer).

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Mis à jour le  9/12/2014