Essentiels sur l'environnement

Environnement

Les concentrations spatiales et saisonnières du tourisme

Le tourisme se caractérise par une concentration de la fréquentation sur quelques mois de l’année et sur des portions limitées du territoire, parfois fragiles.

En 2012 comme en 2005, les Français séjournent préférentiellement sur le littoral et à la campagne (60 % des nuitées). La répartition des séjours selon le type d’espace affiche une globale stabilité au fil des ans.

Évolution de la localisation des séjours des Français pour motif personnel

Répartition des nuitées par type d'espace en %
Type d'espace2005
2012
Total littoral3131
Total montagne1513
Rural3030
Urbain2022
Non renseigné44
Total100100

Champ : France métropolitaine.
Source : DGCIS, enquête SDT

Les Français privilégient majoritairement les séjours au mois d’août, quelle que soit la destination choisie. Ce mois totalise deux fois plus de nuitées de touristes français que juillet, deuxième mois en termes de nombre de nuitées. Le mois de février est celui durant lequel les Français séjournent le moins de temps, et ce quel que soit le type d’espace y compris en montagne.

Le littoral est le lieu de destination pour lequel le nombre de nuitées fluctue le plus au cours de l’année (proportion de 1 à 16 entre le mois le moins fréquenté et le mois le plus fréquenté), suivi du rural (1 à 7), de la montagne (1 à 6) et des villes (1 à 3).

La concentration spatiale des hébergements touristiques

La répartition de la capacité touristique (nombre de lits touristiques) permet d’apprécier les pressions potentiellement exercées sur l’environnement du fait de l’implantation des infrastructures touristiques et des activités pratiquées par les touristes.

Le tourisme est concentré sur le littoral et la montagne : en métropole, en 2013, les seules communes littorales (au sens de la loi « littoral », soit près de 900 communes) totalisent 40 % de l’hébergement touristique et les communes de montagne près de 30 %.

Le tiers de la capacité touristique de la France métropolitaine (5,7 millions de lits) se situe dans huit départements : le Var (1 million de lits), les Alpes-Maritimes (900 000 lits), l’Hérault (770 000 lits), la Vendée (670 000 lits), la Charente-Maritime et la Savoie (600 000 lits), la Haute-Savoie, et les Pyrénées-Orientales (575 000 lits).  Les départements dont les capacités touristiques sont les plus faibles concernent plutôt ceux du quart nord-est de la France.

Entre 2003 et 2013, les départements ayant connu la plus forte progression en termes de capacité touristique sont les Alpes-Maritimes (+ 106 000 lits), la Charente-Maritime (+ 82 000 lits), le Var et le Morbihan (+ 73 000 lits), la Savoie (+ 72 000 lits), l’Hérault (+ 66 000 lits), le Finistère (+ 54 000 lits), les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Alpes (+ 51 000 lits).

L’évolution du nombre de résidences secondaires est bien souvent un facteur prédominant pour l’évolution de la capacité touristique. En dix ans, en France métropolitaine, la capacité touristique (en nombre de lits) a progressé de 7 %, passant de 17,4 millions en 2003 à 18,5 millions en 2013. Pour les résidences secondaires, cette progression est de 10 % ; en revanche la capacité touristique des campings a diminué de 2 % et celle des hôtels de 10 %.

Population résidente et population présente

Le taux de fonction touristique se définit comme le nombre de lits touristiques ramené à la population résidente. Un taux de fonction touristique égal à 100 signifie que le lieu considéré peut accueillir autant de touristes que d’habitants permanents, ce qui revient à doubler sa population en pleine saison.

Les territoires aux taux de fonction touristique les plus élevés sont ceux qui cumulent faible peuplement et forte capacité d’accueil, particulièrement la haute et moyenne montagne, et certains territoires littoraux.

Cet indicateur est utile pour repérer les territoires (au taux de fonction touristique élevé) où les enjeux de préservation de l’environnement sont accrus du fait d’un surplus important de pressions exercées « en saison » par rapport au reste de l’année.

La gestion des flux (circulation routière, eau potable, eau usée, déchets, visiteurs) y constitue des défis à la fois techniques, organisationnels et financiers. Les infrastructures, équipements et services doivent garantir des niveaux de performance environnementale ou sanitaire quelle que soit la population présente au cours de l’année : routes et parkings, captage, stockage et réseaux d’alimentation en eau potable, réseaux de collecte et stations de traitements des eaux usées, services de collecte et filières de traitement des ordures ménagères, gestion des flux de visiteurs pour les sites très fréquentés, propreté urbaine… Sur les territoires au taux de fonction touristique élevé, les infrastructures et services doivent donc être surdimensionnés par rapport aux besoins de la population résidente.

La moyenne métropolitaine du taux de fonction touristique se situe à 30 lits/100 habitants. Les taux de fonction touristique départementaux sont stables au fil du temps. En 2013 comme en 2003, les départements connaissant le plus de lits touristiques comparativement à la population résidente sont les Hautes-Alpes (240 lits pour 100 habitants en 2013), la Corse-du-Sud (160), la Savoie et la Lozère (150), les Alpes-de-Haute-Provence (140). Dans ces territoires, le nombre de touristes est potentiellement beaucoup plus fort que la population résidente.

Focus sur les territoires littoraux

En 2013, le taux de fonction touristique moyen des communes littorales en France métropolitaine est de 120 lits touristiques pour 100 habitants.

La façade Sud-Atlantique affiche le taux de fonction touristique le plus important en 2013, avec 230 lits pour 100 habitants. 12 communes comptent plus de 1 000 lits pour 100 habitants, avec un maximum de 2 200 lits (Les Mathes en Charente-Maritime).

La façade Nord Atlantique-Manche Ouest compte 130 lits pour 100 habitants. 4 communes ont plus de 1 000 lits pour 100 habitants, avec un maximum de 1 900 lits (La Tranche-sur-Mer en Vendée).

La façade Méditerranée compte 100 lits pour 100 habitants, ce qui correspond globalement à un doublement de la population en « haute saison ». 10 communes comptent plus de 1 000 lits pour 100 habitants, avec un maximum de 2 000 lits (Le Barcarès dans les Pyrénées-Orientales).

La façade Nord Atlantique-Mer du Nord compte 90 lits pour 100 habitants. 9 communes comptent plus de 1 000 lits pour 100 habitants, avec un maximum de 1 600 lits (Quend dans la Somme).

Entre 2003 et 2013, le taux de fonction touristique moyen des communes littorales métropolitaines a progressé, passant de 114 à 120 lits pour 100 habitants. Les façades littorales, hors Méditerranée, ont gagné de 6 à 8 lits pour 100 habitants. La façade Méditerranée apparaît stable, gagnant 1 lit pour 100 habitants.

Focus sur les territoires de montagne

Le taux de fonction touristique moyen des communes de montagne en France métropolitaine est de 101 lits touristiques pour 100 habitants.

Le massif des Pyrénées affiche le taux de fonction touristique le plus important, avec 165 lits pour 100 habitants. 56 communes comptent plus de 1 000 lits pour habitants, avec un maximum de 7 200 lits pour 100 habitants (Germ dans les Hautes-Pyrénées, stations de ski Peyragudes et Val Louron).

Le massif de Corse compte 150 lits pour 100 habitants en 2013. 9 communes comptent plus de 1 000 lits pour 100 habitants, avec un maximum de 1 700 lits pour 100 habitants.

Le massif des Alpes compte 90 lits pour habitants. 77 communes comptent plus de 1 000 lits pour 100 habitants, avec un maximum de 6 500 lits pour 100 habitants (Montgellafrey, station de ski Saint François Longchamp).
Le Massif central compte 50 lits pour 100 habitants. 8 communes comptent plus de 1000 lits pour 100 habitants, avec un maximum de 1 300 lits pour 100 habitants dans une petite commune de l’Aveyron.

Les massifs du Jura et des Vosges comptent 30 lits pour 100 habitants. 2 communes du Jura comptent plus de 1 000 lits pour 100 habitants, avec un maximum de 1 300 lits pour 100 habitants (Lélex dans l’Ain). Le maximum est de 700 lits pour 100 habitants dans les Vosges (Sturzelbronn en Moselle).
 
Entre 2003 et 2013, le taux de fonction touristique moyen des communes de montagne métropolitaines est resté stable. Les massifs de montagne hors Pyrénées et Corse ont perdu de 1 à 5 lits pour 100 habitants. Les massifs des Pyrénées et de Corse, les plus « touristiques », ont gagné respectivement 8 et 4 lits pour 100 habitants.

Définitions/Méthodologie :

Capacité d’hébergement d’un territoire : le nombre de lits touristiques recensés sur le territoire. L’Insee et la direction générale des entreprises (DGE, ex DGCIS) tiennent à jour les données de capacité d’hébergement touristique par commune (hôtels de tourisme, hôtellerie de plein air, résidences secondaires, soit environ 90 % de la capacité d’hébergement).

Taux de fonction touristique d’un territoire : exprimé en nombre de lits touristiques pour 100 habitants, il est égal au rapport entre le nombre total de lits touristiques et la population résidente du territoire. Les hébergements touristiques pris en compte sont les hôtels, campings et résidences secondaires. Une chambre d’hôtel compte pour 2 lits, un emplacement de camping pour 3 lits, une résidence secondaire pour 5 lits.
Sources :
Insee, recensements de la population - exploitation principale ;
Insee - DGCIS, enquêtes de fréquentation dans l'hôtellerie et l'hôtellerie de plein air.

Fréquentation des hébergements : nuitées par type d’hébergement marchand (hôtels, campings, autres hébergements collectifs touristiques, i.e. résidences de tourisme, les résidences hôtelières de chaîne, les villages vacances, les maisons familiales, les auberges de jeunesse, les centres sportifs et les centres internationaux de séjour), par région (2013).
Source : enquêtes de fréquentation des hébergements, Insee, DGCIS, partenaires territoriaux.

Communes littorales : la loi n° 86-2 du 3 janvier 1986 relative à l'aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral, dite « loi littoral », définit et liste les communes littorales où elle s’applique. En bord de mer, ce sont les communes maritimes, riveraines des océans, des lagunes ou des estuaires en aval de la limite transversale à la mer. Depuis le décret n° 2004-311 de mars 2004, ont été ajoutées les communes d’estuaires, situées entre la limite de salure et la limite transversale à la mer. En métropole, on dénombre 885 communes maritimes et 87 communes d’estuaires.

Communes de montagne : le classement des communes en zone de montagne repose sur les dispositions du règlement européen n° 1257/1999 du Conseil du 17 mai 1999 concernant le soutien au développement rural et plus particulièrement sur son article 18 pour la montagne, et la directive 76/401/CEE du Conseil du 6 avril 1976 (détermination précise des critères pour le classement en France en zone de montagne). La zone de montagne est définie comme se caractérisant par des handicaps liés à l’altitude, à la pente, et/ou au climat, qui ont pour effet de restreindre de façon conséquente les possibilités d’utilisation des terres et d’augmenter de manière générale le coût de tous les travaux. On compte 6 254 « communes de montagne ».

Voir aussi…
•    http://www.onml.fr (site de l’Observatoire national de la mer et du littoral)
•    http://www.entreprises.gouv.fr/tourisme  Rubrique Statistiques et études économiques (site DGE, ex DGCIS)
•    http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr


 

 

Mis à jour le  8/06/2015