Évolution de l’indicateur
Depuis le développement des activités industrielles, la communauté scientifique estime que les réservoirs terrestres et océaniques ont absorbé la moitié des émissions anthropiques. Les émissions restantes persistent dans l’atmosphère, entrainant l’accroissement des concentrations de gaz à effet de serre. Depuis les années 1980, la concentration en carbone dans l’atmosphère augmente de façon continue et régulière. Alors qu’elle était de 400,00 parties par million (ppm) en 2015, la teneur de l'atmosphère en dioxyde de carbone, moyennée à l'échelle du globe, a augmenté à un rythme record en 2016 en raison de la conjonction des activités humaines et d’un puissant épisode El Niño, atteignant la valeur de 403,3 ppm. Le niveau moyen à ne pas dépasser à l’horizon 2100 fixé par le GIEC, qui est de 450 ppm, serait atteint vers 2045 si cette augmentation venait à se poursuivre à un tel rythme.
Enjeux
Le CO2 est le gaz à effet de serre d’origine anthropique ayant le plus contribué au réchauffement climatique depuis 1750. L’évolution de la concentration en CO2 de l’atmosphère rend compte des émissions de l’ensemble des pays. Il constitue un indicateur de contexte essentiel pour suivre l’enjeu du changement climatique.
Analyse
Le CO2 est de loin le gaz à effet de serre persistant, d’origine
humaine, le plus abondant dans l’atmosphère. La teneur de l’atmosphère
en CO2, moyennée à l’échelle du globe, a atteint 403,3 parties par
million (ppm) en 2016, alors qu’elle était de 400,00 ppm en 2015. Cette
hausse annuelle record de 3,3 ppm est en partie due au puissant épisode
El Niño de 2015/2016, qui a entraîné des épisodes de sécheresse dans les
régions tropicales et a réduit la capacité des «puits», tels que les
forêts, le couvert végétal et les océans, à absorber le CO2. Les
concentrations de ce gaz représentent aujourd’hui 145 % de ce qu’elles
étaient à l’ère préindustrielle (avant 1750). Le taux d’accroissement du
CO2 atmosphérique de ces 70 dernières années est près de 100 fois plus
élevé qu’à la fin de la dernière période glaciaire. À en juger par les
observations directes et les valeurs approchées, ces variations brusques
de la teneur de l’atmosphère en CO2 sont sans précédent.
Selon
l’approche de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques (CCNUCC), l’objectif initial est de « stabiliser (…) les
concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui
empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique
». Les COP de Copenhague et de Cancun ont fixé l’objectif de contenir
le changement de température causé par les émissions anthropiques de GES
à moins de 2 ° C par rapport aux niveaux préindustriels. Lors de la COP
de Paris en 2015, les Etats ont voulu aller plus loin en plaçant cette
limite à 1,5 °C dans la mesure du possible.
En matière de lutte
contre le dérèglement climatique, l'engagement de la France sur la scène
internationale se traduit concrètement au niveau national. Entre 1990
et 2013, la France a diminué ses émissions de gaz à effet de serre de
plus de 10%, bien au-delà de son objectif dans le cadre du protocole de
Kyoto, qui était de ne pas les augmenter. Cela représente une baisse de
21 % par habitant. Rapportée à la production intérieure brute (PIB), la
diminution des émissions a été de 55 %. La France est ainsi l’un des
pays industrialisés les moins émetteurs de gaz à effet de serre : elle
représente seulement 1,2 % des émissions mondiales alors qu’elle
contribue à 4,2 % du PIB mondial. Pour aller plus loin, la France a
depuis 2012 engagé de nombreuses actions en matière de logements,
transports, énergie, agriculture, industrie biodiversité, etc. et fait
adopter la loi de transition énergétique.
Pour en savoir plus
- Document de travail n°34 (Octobre 2017) : Les indicateurs de la stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable - État des lieux 2016
- Datalab n°27, Novembre 2017 : Chiffres clés du climat - France, Europe et Monde - Edition 2018
- Global Atmosphere Watch program (GAW) – World Data Centre for Reactive Gases (WDCRG)
Mis à jour le 11/05/2018