Enjeu - Perte accélérée de biodiversité
Évolution de l’indicateur
L’abondance des oiseaux communs spécialistes (espèces spécifiques aux milieux agricoles, aux milieux forestiers ou aux milieux bâtis), après une chute rapide les premières années de suivi, a poursuivi sa baisse mais à un rythme moins important. La tendance sur l’ensemble de la période d’observation (-22 % depuis 1989) est néanmoins préoccupante. A l’inverse, l’abondance des espèces généralistes s’est globalement accrue (+19 % depuis 1989), essentiellement lors de la période 2000-2006. Toutefois, elle n’augmente plus depuis 2006, et l’indice accuse même une chute de 14 points depuis 2011. Seul point positif, le redressement de l’indice d’abondance des oiseaux forestiers, qui permet une quasi-stabilité de la tendance de long terme (-3 % sur la période 1989-2017).
Enjeux
Les espèces spécialistes d’un habitat ont des exigences
écologiques plus strictes que les espèces généralistes et une gamme de
conditions environnementales plus étroites. En cas de perturbations, ces
espèces sont plus affectées que les espèces généralistes a priori plus
tolérantes aux changements. Une baisse de l'abondance des espèces
spécialistes est ainsi le reflet d’une perturbation des habitats,
qualitative ou quantitative, concernant par exemple une diminution des
ressources alimentaires, une augmentation du dérangement, ou une
réduction de la disponibilité en sites de nidification.
Le suivi des
oiseaux présente un intérêt du fait de leur position élevée dans les
chaînes alimentaires, ce qui en fait de bons indicateurs de l’état
général de la biodiversité. C’est le seul groupe d’espèces dont la
distribution est suivie à l’échelle nationale depuis près de 30 ans.
Analyse
En 2017, les abondances des espèces spécialistes sont sensiblement inférieures à celles de 1989 et probablement très inférieures à celles des années 1970 si on se réfère aux évolutions observées au niveau européen. En tendance sur la période, l’abondance des oiseaux communs spécialistes a baissé de 22 % en France. Les baisses les plus fortes touchent les espèces des milieux agricoles (- 33 %) et des milieux bâtis (- 30 %). Les populations des espèces généralistes sont en hausse de 19 % entre 1989 et 2017 avec toutefois des disparités selon les périodes. Ces évolutions illustrent un phénomène de dégradation des milieux agricoles et bâtis conduisant à un appauvrissement de leur faune aviaire, avec une dominance d’espèces peu spécialisées et présentes dans tous les milieux. Les mêmes évolutions sont observées en Europe.
Pour en savoir plus
- Document de travail n°34 (Octobre 2017) : Les indicateurs de la stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable - État des lieux 2016 (http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/publications/c/documents-travail.html)
- http://indicateurs-biodiversite.naturefrance.fr, rubrique Indicateurs > Tous les indicateurs > Fiche « Évolution des populations d'oiseaux communs spécialistes »
- www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr, rubrique Indicateurs & Indices > Environnement > Données de synthèse sur la biodiversité > État de la biodiversité ordinaire et remarquable > Évolution de l’abondance des oiseaux communs
Mis à jour le 20/03/2018