En 2012, environ 990 milliers de tonnes de matières sèches (kt MS) de boues de station de traitement des eaux usées (STEU) ont été produits en France. En légère et constante baisse depuis 2008, ce chiffre atteignait alors environ 1 100 kt MS. Cette production a baissé d’environ 10 points entre 2008 et 2012.
Ces boues résultent du traitement des eaux usées issues de l’assainissement collectif, des activités industrielles ou agricoles. Parmi les quatre grands types de traitement des boues de STEU, l’épandage sur les sols agricoles pour améliorer la fertilisation prédomine. En 2012, le recyclage agricole s’élève ainsi à plus de deux cinquièmes des boues traitées (soit environ 415 kt MS), alors que les autres types de valorisation (compostage ou industrielle) représentent un tiers, l’incinération un cinquième et enfin, la mise en décharge de classe II moins de 5 %.
Ce dernier mode de traitement a fortement diminué depuis 2008. L’épandage des boues de STEU concerne 2 à 3 % de la surface agricole utilisée, avec un délai de 4 à 5 ans entre deux épandages consécutifs. Ceux-ci sont réglementés en raison des contaminants (métaux, micropolluants organiques, micro-organismes pathogènes, polluants émergents) contenus dans les boues. Tout épandage est en effet conditionné à l’analyse préalable des teneurs en métaux et en micropolluants organiques dans les boues à épandre d’une part, et dans les sols des parcelles concernées pour s’assurer de l’innocuité des épandages vis-à-vis de l’environnement et de l’aptitude des sols au recyclage (décret du 8 décembre 1997 ; arrêté du 8 janvier 1998). Concernant le mercure, la limite est fixée à 10 et 1 mg/kg de matière sèche respectivement dans les boues et les sols avant épandage.
Les sols peu épais ou sableux très acides, tous deux particulièrement sensibles à la migration des contaminants vers les eaux souterraines ne peuvent recycler les boues de STEU, excepté les boues chaulées hygiénisées. La réglementation française fixe les précautions d’usage vis-à-vis de la qualité des boues et des propriétés des sols. Elle définit en outre des distances d'isolement aux activités à protéger (puits, forages, sources, cours d'eau et plans d'eau, habitat, zones conchylicoles) où l'épandage n'est pas autorisé, indépendamment de la nature des sols. Trois quarts du territoire de France métropolitaine disposent ainsi des conditions favorables à l'épandage de boues de STEU, à l’exclusion des zones fortement urbanisées et des zones montagneuses.
En 2011,
164 exploitants d’installations classées pour la protection de
l’environnement (ICPE) ont en outre déclaré avoir rejeté des
métaux, du phosphore et de l’azote total (3 000 t chacun) et
17 kg de polychlorobiphényles dans les sols via épandage
(biodégradation de déchets liquides ou de boues, hors effluents
d'élevage). Les rejets de métaux concernent essentiellement le fer
(57 %), l’aluminium (19 %), le zinc (14 %), le mercure et
le cadmium représentant moins de 0,01 % chacun.
Article lié : Gestion de l'eau potable et des eaux usées > Assainissement : les boues d'épuration et leur traitement |
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Voir aussi
www.ademe.fr/ (Ademe)
http://agriculture.gouv.fr/ (Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt - Maaf)
Rubrique
> Les épandages de matières fertilisantes d’origine résiduaire >
Rapport de mission interministérielle de prospective n°14074 CGAAER -
CGEDD
http://ec.europa.eu/ (Commission européenne - CE)
Rubrique > Environment > Waste > Waste streams
http://www.gissol.fr/ (Groupement d'intérêt scientifique Sol - Gis Sol)
Rubrique > Présentation > Programmes > Base de données éléments traces métalliques
Les boues issues du traitement des eaux usées (Ministère de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer)
Portail d'information sur l'assainissement communal (Ministère de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer)
www.syprea.org (Syndicat des professionnels du recyclage en agriculture)
Mis à jour le 10/03/2017