Au sens de la Directive n° 2006/7/CE du 15 février 2006 concernant la gestion de la qualité des eaux de baignade, les eaux de baignade s’entendent comme toute partie des eaux de surface dans laquelle l'autorité compétente s'attend à ce qu'un grand nombre de personnes se baignent et dans laquelle elle n'a pas interdit ou déconseillé la baignade de façon permanente. Sont exclus de ce champ ; les bassins de natation et de cure, les eaux captives qui sont soumises à un traitement ou sont utilisées à des fins thérapeutiques ou celles séparées des eaux de surface et des eaux souterraines.
La gestion des eaux de baignade relève des personnes responsables des eaux de baignade (PREB), communes ou structures intercommunales, ou encore personnes privées (camping par exemple).
Le contrôle sanitaire des eaux de baignade est organisé par les agences régionales de santé (ARS). Il comprend la réalisation de prélèvements et d’analyses d’eau pendant la saison balnéaire, en complément de la surveillance mise en œuvre par les PREB.
En 2013, 3 331 sites de baignade (1 297 en eaux douce et 2 034 en eaux de mer), répartis sur 1 690 communes (métropole et outre-mer) ont fait l’objet de contrôle.
La qualité des eaux de baignade en 2013
En 2013, la méthode prévue par la directive européenne 2006/7/CE pour évaluer la qualité des eaux de baignade est entrée en vigueur. La qualité des eaux de baignade est dorénavant déterminée à partir des résultats de contrôle sur les quatre dernières années. Ainsi, pour l’année 2013, les résultats des analyses de 2010, 2011, 2012 et 2013 ont été pris en compte.
Quatre classes de qualité sont identifiées : «insuffisante», «suffisante», «bonne» ou «excellente». Les analyses des échantillons d’eau prélevés portent sur la recherche des germes microbiens d’origine fécale auxquels peuvent être associés des germes pathogènes (Escherichia coli et entérocoques intestinaux). Un contrôle visuel permettant de détecter la présence de verre, plastique… est également effectué. Le contrôle sanitaire est complété par d’autres analyses (pH, transparence, cyanobactéries…) en tant que de besoin.
Les résultats de ces analyses confirment le bon niveau de qualité des eaux de baignade en France (3 331 sites soumis au contrôle, répartis sur 1 690 communes). En 2013, 88 % des sites de baignade avaient des eaux d’excellente ou de bonne qualité. 3,5 % des sites avaient des eaux de qualité insuffisante : 57 sites en eaux de mer (soit 3 % des sites en eaux de mer) et 59 sites en eaux douces (soit 5 % des sites en eaux douce).
Champ : France entière.
Eaux de baignade de qualité insuffisante en eaux douces en 2013
Région | Nombre de sites surveillés | Nombre de sites de qualité insuffisante | Part des sites de qualité insuffisante |
Île-de-France | 14 | 3 | 21,4 |
DOM | 34 | 6 | 17,6 |
Corse | 55 | 7 | 12,7 |
Bourgogne | 57 | 6 | 10,5 |
Auvergne | 69 | 6 | 8,7 |
Franche-Comté | 29 | 2 | 6,9 |
Bretagne | 28 | 2 | 7,1 |
Languedoc-Roussillon | 179 | 9 | 5,0 |
Midi-Pyrénées | 104 | 4 | 3,8 |
Rhône-Alpes | 233 | 8 | 3,4 |
Limousin | 74 | 2 | 2,7 |
Lorraine | 40 | 2 | 5,0 |
Aquitaine | 99 | 1 | 1,0 |
PACA | 80 | 1 | 1,3 |
Autres Régions | 202 | 0 | 0,0 |
Total | 1297 | 59 | 4,5 |
Note : pour les DOM, insuffisance de prélèvements pour de nombreux sites.
Source : ministère en charge de la santé / DGS et ARS, état sanitaire des eaux de baignades saison 2013, juillet 2014
Eaux de baignade de qualité insuffisante en eaux de mer en 2013
Façades littorales | Nombre de sites surveillés | Nombre de sites de qualité insuffisante | Part des sites de qualité insuffisante (en %) | Nombre de sites certifiés "démarche qualité eau de baignade" |
DOM | 203 | 13 | 6,4 | 0 |
Manche Est-Mer du Nord (Nord - Pas-de-Calais, Basse et Haute Normandie, Picardie) | 195 | 9 | 4,6 | 14 |
Nord Atlantique Manche-Ouest (Bretagne, Pays de la Loire) | 707 | 19 | 2,7 | 45 |
Méditerranée (Corse, Languedoc-Roussillon, PACA) | 716 | 14 | 2,0 | 46 |
Sud Atlantique (Aquitaine, Poitou-Charentes) | 213 | 2 | 0,9 | 36 |
Total | 2034 | 57 | 2,8 | 141 |
Source : ministère en charge de la santé / DGS et ARS, état sanitaire des eaux de baignades saison 2013, juillet 2014
Les sources de pollution pouvant affecter la qualité bactériologique des eaux de baignades sont diverses : dysfonctionnement des stations d’épuration urbaines ou des systèmes d’assainissement non collectifs, pollution d’origine animale (déjections et effluents d’élevages), eaux usées non traitées en provenance des navires, eaux pluviales souillées. Les conditions météorologiques, ainsi que la turbidité et l’hydrodynamisme des eaux de baignade influent également sur cette qualité.
Réduire les risques de pollution bactériologique des eaux de baignade suppose d’agir de manière préventive. C’est l’objet des nouveaux profils des eaux de baignades, introduits par la directive européenne 2006/7/CE, qui consistent, pour chaque eau de baignade, à identifier les sources susceptibles de polluer les eaux et à définir les mesures correctives. Ces études sont établies par les P R E B. En 2014, 72 % des sites de baignade (82 % eaux de mer et 62 % eaux douces) disposent d’un profil des eaux de baignade.
La certification eau de baignade Afin de valoriser et d’encourager la mise en place rapide d’un système de gestion de la qualité des eaux de baignade, permettant de satisfaire aux obligations issues de la directive européenne 2006/7/CE, le ministère en charge de l’Écologie et le ministère en charge de la Santé ont élaboré avec l’association des élus du littoral (ANEL) et l’association nationale des maires des stations classées et des communes touristiques (ANMSCCT), un référentiel commun de gestion et de surveillance de la qualité des eaux de baignade. Sur la base du volontariat des personnes responsables des baignades (publiques ou privées), les sites peuvent obtenir une certification si tous les critères de ce référentiel sont respectés. La certification repose notamment sur la mise en place d’un système de surveillance de la qualité de l’eau en continu, venant en complément de la surveillance réglementaire, et sur la mise à disposition des informations en temps réel au public. |
Le Label Pavillon Bleu Créé par l'Office français de la Fondation pour l'éducation à l'environnement en Europe en 1985, le Pavillon Bleu valorise chaque année les communes et les ports de plaisance, qui mènent de façon permanente une politique en faveur d'un environnement de qualité. Il s’agit d’un label environnemental privé qui concerne surtout la propreté des plages et la gestion des déchets. La qualité des eaux de baignade est un critère parmi d’autres, basé sur le résultat des 5 dernières analyses réglementaires. Le Pavillon Bleu ne renseigne pas sur la qualité de l’eau au jour le jour. Pour la saison 2014, 92 ports et 151 communes étaient labellisés sur la France entière. |
Voir aussi…
Mis à jour le 8/06/2015