Essentiels sur l'environnement

Environnement

Présence des pesticides dans les eaux en 2014 et évolution depuis 2008

Des pesticides présents sur presque tout le territoire mais à des concentrations variables

La surveillance des pesticides couvre en superficie les trois quarts des unités hydrographiques et hydrogéologiques. Les cours d’eau, plus vulnérables car directement exposés, sont plus marqués par cette pollution avec 53 % de la superficie nationale en dépassement de la concentration de 0,1 µg/l, norme « eau potable » pour une substance. La contamination superficielle prend, pour des nombreuses parties du territoire, plusieurs années avant d’être visible dans les eaux souterraines ; ainsi, en 2014, 31 % du territoire des eaux souterraines dépasse la norme « eau potable » pour un pesticide.

Distribution de la concentration totale en pesticides par unité hydrogéologique et hydrographique en 2014


La présence des pesticides est généralisée en France métropolitaine ; seules quelques zones montagneuses du territoire sont épargnées. Les concentrations les plus élevées concernent les zones de grandes cultures, puis les zones d’arboriculture et de viticulture.

Lorsqu’ils ont atteint les eaux souterraines, la plupart des pesticides peuvent y persister durant plusieurs décennies, ces substances étant stables à très stables dans l’eau.

       Carte : Concentration totale en pesticides, en moyenne, en 2014, selon les unités hydrographiques et hydrogéologiques


Un impact qui tend à diminuer dans les cours d’eau depuis 2008

En France métropolitaine, l’indice d’évolution de la présence des pesticides dans les cours d’eau (IPCE), qui prend en compte l’écotoxicité de chacune des substances, baisse d’environ 13 % entre 2008 et 2014, malgré le pic en 2012.
L’évolution de cet indice est guidée par les herbicides. Si ce groupe de pesticides n’est pas le plus écotoxique, il est en revanche le plus présent dans les milieux aquatiques. Depuis 2008, les teneurs en herbicides ont diminué, à la faveur notamment des interdictions d’usage du diuron en 2008 et de l’acétochlore en 2013.
La tendance est également influencée par la météorologie, qui conditionne les épandages et peut favoriser les mécanismes de dérive et transfert. Ainsi la diminution de l’IPCE en début de période est liée à un contexte climatique favorable, les pluies ayant été en deçà de la normale entre 2009 et 2011.

Evolution de la présence des pesticides dans les cours d'eau de France métropolitaine


La couverture de l’IPCE à l’outre-mer ne concerne que les Antilles et La Réunion. L’indicateur y est plus sensible en raison d’un faible nombre de points, par comparaison à la France métropolitaine. Son évolution est également plus erratique.

Les teneurs en pesticides progressent entre 2013 et 2014 dans les cours d’eau antillais, en raison d’une hausse des teneurs en chlordécone, en Martinique comme en Guadeloupe. Cet insecticide fortement écotoxique, bien qu’interdit depuis plus de 20 ans, est encore très présent dans les cours d’eau et occasionnent de nombreux dépassements de normes. La tendance globale reste toutefois à la baisse en Martinique sur la période, de même que sur l’île de La Réunion.

Evolution de la présence des pesticides dans les cours d'eau dans les Antilles et à La Réunion




Mis à jour le 19/06/2017